"On attend que les choses avancent maintenant. Lui [Gérald Darmanin, NDLR] a respecté ses engagements, les indépendantistes lui avaient demandé de revenir après leur congrès", rappelle Sonia Backès lors du Salon international de l'agriculture à Paris.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer est attendu sur le Caillou du 2 au 8 mars prochain pour poursuivre les discussions sur l'avenir institutionnel du territoire. L'occasion pour la secrétaire d'État en charge de la citoyenneté et présidente de la province Sud de franchir un nouveau pallier, depuis la fin des accords de Nouméa :"Il faut passer à une autre étape, celle de la construction du projet de société de la Nouvelle-Calédonie."
"Avancer ensemble"
Lors de sa dernière visite en Nouvelle-Calédonie, Gérald Darmanin n'a pas participé aux groupes de travail sur l'avenir institutionnel du pays, à la demande des indépendantistes. "Je respecte la demande qui m’a été faite d’attendre la fin de leur congrès politique. C’est dans quelques semaines, je crois que la paix vaut bien d’attendre quelques semaines", avait-il déclaré.
De son côté, Sonia Backès souhaite ne plus "repousser les échéances" et "avancer ensemble". "On a vocation à vivre tous ensemble. Je regrette que les indépendantistes ne veuillent parler qu'avec l'État, on est sur cette terre tous ensemble, tous mélangés et à un moment donné, on sera bien obligé de se parler tous ensemble", exhorte la secrétaire d'État. Et le lieu est tout trouvé pour illustrer son propos : "Ce que l'on fait aujourd'hui au Salon de l'agriculture avec le Président de la Province des îles en partageant le stand, montre qu'on est capable, ici à Paris, d'être tous des Calédoniens et de défendre l'avenir de notre pays".
"Tout à construire"
Depuis la fin des accords de Nouméa, "la Calédonie est paralysée", selon la politicienne.
Les institutions ne fonctionnent plus donc il faut en faire de nouvelles. Il faut que chacun s'y retrouve et construire un avenir où on ne se qualifie plus exclusivement par son ethnie d'origine, mais par le projet qu'on porte.
Sonia Backès
L'élue calédonienne insiste notamment sur la question du mode électoral : les accords de Nouméa avaient prévu de manière transitoire que les personnes arrivées après 1998 ne puissent pas voter, ce qui "ne peut plus durer" pour Sonia Backès : "Aujourd'hui, on a des gens nés en Nouvelle-Calédonie, qui n'ont connu que ce territoire, et qui ne peuvent pas voter. On est vraiment arrivé au bout du système", fustige la secrétaire d'État.
Pour son deuxième déplacement en Nouvelle-Calédonie, Gérald Darmanin doit poursuivre ce cycle de discussion sur l'avenir institutionnel de l'archipel et tenter de répondre aux questionnements des Calédoniens.