Un livre sur Bob Marley ; le tome 2 de l'hommage à la femme noire ; l'album de Georgio ; et de la danse avec Depwofondis : voici l'actualité de la semaine (14/05/21)
Livres
Bob Marley fait toujours vibrer
40 ans après, Bob Marley, la légende toujours vivante de Mathieu Méranville (Cercle éditions). Après la disparition des icônes du rock Jim Morrison, Janis Joplin, Otis Redding, Jimi Hendrix ou encore Eddie Cochrane, Bob Marley a eu vite fait de combler le vide et de s’imposer comme la nouvelle référence musicale. Et surtout spirituelle. En écrivant 40 ans, Bob Marley, la légende toujours vivante, Mathieu Méranville a voulu rendre hommage à cette première idole, découverte lorsqu’il vivait en Martinique. "Il m’a toujours accompagné philosophiquement, musicalement et intellectuellement. Surtout lorsque je suis arrivé dans l’Hexagone où j’écoutais beaucoup de rock. Avec lui, j’avais enfin quelqu’un qui me parlait et que j’avais envie d’entendre."
En retournant sur les traces du roi du reggae, le journaliste a cherché à comprendre pourquoi, Marley était encore aussi présent dans l’imaginaire des Noirs, mais aussi des Blancs. Des Jamaïcains connus, il en existe à la pelle : les sportifs Linford Christie, Donovan Bailey, Lennox Lewis, le chanteur Harry Belafonte, l’homme politique Colin Powell. Mais eux ont brillé sous d’autres couleurs (Royaume-Uni, Etats-Unis). Bob Marley reste le premier Jamaïcain à avoir redonné de la fierté à son île, sous la bannière jamaïcaine. La raison ? "C’est un rebelle, c’est une conscience éveillée. Son message est universel et il défendait les opprimés."
Peut-on établir un parallèle avec Fanon et Césaire ? Mathieu Méranville saute le pas en rappelant "que nous sommes des petits peuples de la Caraïbe. Mais on peut délivrer une parole que tout le monde peut écouter. Marley, lui, l’a fait sur une ligne de basse." Ce qui bien sûr n’est pas désagréable.
Les héroïnes afro-américaines
Hommage à la femme noire-Tome 2 de Simone et André Schwarz-Bart (Caraïbéditions). Cette encyclopédie en six volumes a été publiée, il y a trente ans. Simone Schwarz-Bart a souhaité les republier pour la rendre accessible au plus grand nombre.
Vous connaissez sans doute Angela Davis, Rosa Parks, Billie Holiday, éventuellement Maya Angelou et Coretta Scott King. Mais sans doute moins Esther Waters, la Louis Armstrong féminin, Katherine Dunham, fondatrice du premier ballet noir. Si l’on rajoute Joséphine Baker, Mahalia Jackson et Bessie Smith, on tient là une partie de la galerie de portraits consacrés aux héroïnes afro-américaines ; portraits qui constituent le tome 2 de l’encyclopédie complète de la femme noire des origines à nos jours de Simone et André Schwarz-Bart. "Ces Afro-américaines portent aussi nos histoires. Elles constituent un maillon de la chaine. Et l’histoire de la diaspora est plus vaste que nous. D’où ce passage par les Etats-Unis, nécessaire pour construire cette conscience identitaire" explique Simone Schwarz-Bart.
La plupart de ces héroïnes sont des chanteuses. Une explication à ça : "Les chanteurs et la musique parlent au monde entier. La musique a été le moyen de se protéger, de raconter la douleur que l’on porte et que l’on transmet à autrui." Inconnues du grand public, parfois même de leurs propres descendances, ces pionnières trouvent ici une légitime visibilité. Le prochain tome sera consacré aux reines africaines.
Musique
Albums
"Sacré" de Georgio. Deux ans après son précédent projet, voici le troisième album du jeune rappeur Georgio. Composé de 18 titres (sur une quarantaine au départ !), "Sacré" recèle des featurings avec S.Pri Noir, Kalash Criminel, Zikxo et Saïka. "J’aime partager ma musique. Et les collaborations enrichissent l’album. Elles apportent un autre vocabulaire et une autre musique" explique l’artiste. Comme à son habitude, Georgio raconte des tranches de vie, des émotions et des histoires vécues. Pour ceux qui le souhaitent, il existe un coffret comprenant outre l’album, un livre, qui s’intitule « instants sacrés ». Le Guadeloupéen, 28 ans, y revient sur sa jeune carrière (dix ans quand même !) d’artiste évoluant dans le milieu mouvant du rap. Rappelons que Georgio, déjà disque de platine en 2016 pour Héra, est considéré comme l’un des plus grands talents de sa génération. Dès le mois prochain, il reprendra la route des concerts avec notamment le printemps de Bourges, le 25 juin.
Danse
Le chorégraphe Max Diakok à la basilique Saint-Denis
Depwofondis présentée par la compagnie Boukoussou (vendredi 21 et samedi 22 mai à la Basilique de Saint-Denis). Mélange de gwo-ka et de hip-hop, Depwofondis, est un spectacle de danse, librement inspiré de la Conférence des oiseaux du poète persan Farid Al-din Attar, qui interroge le monde et son rapport au temps. Depwofondis est une invitation au voyage intérieur. Son créateur, le chorégraphe Max Diakok poursuit son questionnement de la société contemporaine et de ses aliénations.