Depuis son plus jeune âge, Gavin se passionne pour le sport automobile. Comme tous les futurs champions, il débute par le karting en Guyane. À huit ans, il rêve d’intégrer une structure de haut niveau, mais se voit d’ores et déjà confronté aux réalités économiques qui entourent le sport automobile. Partenaires, sponsors, visibilité, Gavin comprend très vite que le niveau ne fera pas tout...
Une route parsemée d'obstacles
Pour se faire un nom dans le sport automobile, les performances ne suffisent pas. Plusieurs facteurs rentrent en compte et demeurent toujours primordiaux. Au-delà de résultats sportifs encourageants et ambitieux, un pilote se doit de se faire connaitre par les différentes écuries, par des entreprises capables de financer, de le suivre lors des week-ends de course, ou encore de se créer un carnet d'adresse, si précieux dans le sport de haut-niveau.
Et pour Gavin Aimable, tout commence en Guyane, où il performe dans le karting dès ses huit ans. En 2014, il retourne dans l’Hexagone et intègre la prestigieuse filière FFSA (Fédération Française du Sport Automobile), une véritable opportunité pour lui d’allier ses études et sa passion pour le sport automobile.
Dès ses débuts, le Guyanais se classe troisième sur 1500 candidats et concourt directement dans le championnat de France de karting. Remportant le Trophée de Bretagne pour sa première participation, le jeune pilote enchaine jusqu’à ses premiers roulages en Formule 4 en 2017.
Après plusieurs courses en Formule 4, dont un 5ᵉ meilleur chrono au championnat de France, le jeune pilote guyanais se tourne vers la catégorie GT4, une catégorie de course où les pilotes concourent avec des véhicules proches des modèles de série.
En 2021, il participe à une manche des championnats d'Europe de Clio Cup qui lui permet de réaliser d'autres courses privées, toujours dans l'optique de rouler au maximum et de gagner en visibilité. Pour lui, " le plus difficile à accepter sont les différences de budget. De plus, les heures de roulage sont extrêmement importantes dans la performance".
Car, à titre d'exemple, deux week-ends de courses coutent pour le participant 50.000€ au total. Pour l'Alpine A110 Cup, ces prix avoisinent les 200.000 euros, voiture incluse. Et Gavin se dit très "reconnaissant" de l'attention portée par ses partenaires. Il ajoute qu'en Guyane " les entreprises aident beaucoup les jeunes. Malheureusement, pour le sport automobile, c'est assez compliqué, car les prix sont souvent très élevés".
J’essaie de porter haut et fort les couleurs de la Guyane. C'est ma base, il y a ma famille, mes partenaires, mes racines. Voir qu'ils me soutiennent me motive. Je me dis qu'il y a quelque chose à faire.
Gavin Aimable
Et son lien avec la Guyane ne s'arrête pas là, il a en effet pour projet de poursuivre l'expansion de son association qui défend des valeurs à première vue antagonistes, l'automobile et l'écologie.
"La route n'est pas un circuit"
À travers son association AGT13, Gavin tend à sensibiliser, les plus jeunes notamment, à la sécurité routière. Des stages de pilotages et des journées de formations sont organisées afin de sensibiliser le plus grand nombre d'individus aux dangers de la route. Il défend, comme de nombreux pilotes, que "la route n'est pas un circuit" et tient à partager une conduite responsable auprès des plus jeunes.
Dans un même temps, le pilote guyanais, à travers ses projets associatifs, tient à sensibiliser à la transition écologique et espère, à l'avenir, faire venir des jeunes dans l'Hexagone.
Par le passé, Gavin et son association ont déjà organisé une journée pour des jeunes défavorisés en Guyane. Très fier de cet accomplissement, Gavin espère trouver des partenaires pour organiser de futurs évènements dans l'Hexagone " cette année, nous voulons faire venir des jeunes guyanais" nous confie-t-il.
Pour l'heure, Gavin se focalise pleinement sur ses essais, qui se déroulent le 24 mars au circuit de Nogaro (Gers). Durant toute la semaine, le pilote guyanais compte bien s'entrainer afin d'être prêt le Jour-J. Des heures de simulateurs sont prévues, afin d'appréhender au mieux le circuit, la course et la voiture (Alpine A110). Sous l'oeil d'un pilote confirmé, Gavin Aimable va, le temps d'une journée, devoir donner le meilleur de lui-même et réaliser de très bons chronos pour pouvoir intégrer une écurie qui le suivra toute la saison.