Pour Harry Durimel, le maire de la ville, une telle récurrence,n'est pas le seul fruit du hasard : "J'ai la conviction que ces incendies qui se multiplient à Pointe-à-Pitre ont pour finalité de rendre invisible l'action de notre municipalité. Les efforts que nous faisons sont sans cesse réduits à néant."
Alors à défaut de trouver le ou les auteurs, il reste néanmoins possible d'identifier des facteurs de risques. C'est le travail de la cellule RCCI (cellule de Recherches des causes et des circonstances des Incendies) du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) de Guadeloupe.
"On a à faire bien souvent à des structures qui sont peu solides dans leur partie rez-de-chaussée, avec des surélévations en bois. Beaucoup d'habitations ne sont plus occupées, certaines sont squattées." précise le colonel Stéphane Lhomme, directeur départemental adjoint SDIS 971.
Sur le dernier incendie, une source policière s'interroge même sur une possible cuisine à crack avec des solvants et de l'éthanol, des produits extrêmement inflammables. De fait, la responsabilité des propriétaires peut être engagée.
"Il n'y a pas 3 semaines que j'alertais les héritiers directs. À leur dire : ne laissez pas la maison de maman Vévé comme ça, partir en poudre. On a laissé cette maison en l'état d'abandon et regardez tout le monde en pâtit autour. D'un point d'abandon, de négligences, de squat tout un quartier va être rayé de la carte." poursuit Harry Durimel.
Depuis 2020, la ville a répertorié 147 biens abandonnés dont 37 ont entraîné une mise en demeure. Seuls 4 propriétaires ont demandé à bénéficier d'un délai supplémentaire sous le prétexte de projet imminent ou de difficultés intrafamiliales.
Mais de fait aujourd'hui c'est tout Pointe-à-Pitre qui constitue une zone à risques d'incendies.
Une enquête d'Eric Stimpfling de Guadeloupe la 1ère.