St-Martin : le procès pour favoritisme du président de la collectivité renvoyé en mars

Daniel Gibbs
Le procès du président de la collectivité de Saint-Martin, Daniel Gibbs, pour soupçon de favoritisme concernant des marchés publics passés après le passage de l'ouragan Irma, a été renvoyé au 26 mars, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Le procès de M. Gibbs et de deux de ses vice-présidentes était prévu le 19 décembre devant le tribunal correctionnel, mais il a été renvoyé au 26 mars, à la demande de leurs avocats, pour préparer la défense de leurs clients.

M. Gibbs, 51 ans, ainsi que Valérie Damaseau et Annick Petrus, première et troisième vice-présidentes de la collectivité, avaient été placés en garde à vue les 10 et 11 octobre, notamment pour des soupçons de délits de favoritisme concernant des marchés publics passés après le passage de l'ouragan Irma qui a ravagé Saint-Martin en septembre 2017.

Le procureur de la République Jean-Luc Lennon a décidé de les poursuivre pour violation des règles de la commande publique sur sept premiers dossiers. D'autres sont en cours d'instruction. 
 

"Urgence impérieuse"

Tous trois sont soupçonnés de délit de favoritisme et Daniel Gibbs est également soupçonné de détournements de fonds publics, avait indiqué le procureur. La Collectivité avait rétorqué que ces affaires avaient été traitées dans un contexte "d'urgence impérieuse décrétée après le passage de l'ouragan Irma. Les prestations consenties ayant été commandées dans ce contexte de crise par la Collectivité", "pour répondre à l'urgence immédiate du territoire et de ses habitants, avec le risque plausible d'erreurs administratives dans la chaîne d'exécution, compte tenu des circonstances inédites et dégradées".

Saint-Martin se relève tout juste du passage de l'ouragan Irma de catégorie 5, qui a tué 11 personnes en septembre 2017 et endommagé 95% du bâti de l'île et de sa voisine Saint-Barth.