Au lendemain de l'annonce des 18 sites emblématiques retenus par la mission qui porte son nom pour le Loto du Patrimoine, Stéphane Bern revient sur le choix des cinq sites en Outre-mer et appelle les Ultramarins à sauver leur patrimoine.
"C'est un appel à tous nos compatriotes d'Outre-mer : n'hésitez pas", lance Stéphane Bern, à la tête de la mission Bern "Patrimoine en péril", en partenariat avec la Fondation du patrimoine. Alors que la quatrième édition du Loto du patrimoine a été annoncée lundi 5 avril, le Monsieur patrimoine du gouvernement se félicite du bilan dans les territoires d'Outre-mer. "Près de 50% des travaux qui ont été lancés en Outre-mer ont déjà été entamés ou même sont déjà totalement terminés, commente-t-il. C'est plutôt un signe encourageant pour la suite."
Mais pourtant, l'animateur regrette un plus petit nombre candidatures pour des projets en Outre-mer. "Peut-être que la sensibilité au patrimoine n'est pas forcément partagée par tous ?", s'interroge-t-il. "Quand vous voyez une habitation, un monument historique, un lieu patrimonial qui est en danger, qui se délite et qui a vraiment besoin d'être restauré, n'hésitez pas à nous le signaler sur la plateforme participative www.missionbern.fr !, rappelle Stéphane Bern. On les étudiera d'autant plus avec cœur qu'on a vraiment envie d'aider tout le patrimoine des Outre-mer."
Patrimoine et mémoire
Depuis 2018, 39 projets ont été retenus par la mission Bern en Outre-mer, dont cinq "emblématiques" mis en avant chaque année sur les tickets de grattage du Loto du patrimoine. Vendus 15 euros par la Française des jeux, ils permettent de récolter des fonds pour financer les travaux des sites. "Il est important que tous les Français de métropole et d'Outre-mer puissent voir sur les tickets de grattage que l'on oublie pas les Outre-mer", explique Stéphane Bern.
Pour l'édition 2021, les cinq sites sont situés dans tous les départements d'Outre-mer, à l'exception de Mayotte : la Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Pointe-à-Pitre, le Moulin à vent de la Sucrerie Roussel-Trianon à Marie-Galante, la Villa Didier à Fort-de-France, le Musée Alexandre-Franconie à Cayenne et l'ancien Pénitencier pour enfants de l'îlet à Guillaume.
Ce dernier site a particulièrement bouleversé Stéphane Bern et l'équipe de la mission "Patrimoine en péril". "C'est un lieu mémoriel qui a vraiment besoin d'être sauvé et qui raconte une histoire terrible, confie l'animateur. Mais ce n'est pas en fermant les yeux et en laissant le patrimoine détruit qu'on peut raconter l'Histoire. Il ne faut occulter aucune mémoire et cette mémoire-là me touche particulièrement."
Le patrimoine doit réconcilier les mémoires, réunir les gens. Sinon ça ne sert à rien. On ne restaure pas pour faire joli uniquement.
En tout, 18 projets ont été choisis pour bénéficier d'un soutien financier. Depuis son lancement, la Mission Bern a permis de débloquer 127 millions d'euros. Les dotations financières pour les sites sélectionnés cette année seront annoncées à l'occasion des Journées du patrimoine, les 18 et 19 septembre prochain.