En surf, la note maximale de 10 est un privilège des stars. Le prodige polynésien de 19 ans Kauli Vaast l'a réalisé deux fois dans cette première compétition officielle depuis la reprise. Chez les filles Johanne Defay la Réunionnaise s’impose. Le surf d’Outre-mer est toujours au top.
L’an dernier Kauli avait fait parlé de lui en battant le numéro un mondial, l’Américain Kolohe Andino lors de l’étape du Tour professionnel de Teahupo'o à Tahiti. Il était tombé ensuite face à Jérémy Florès, mais en surfant avec une planche que lui avait prêté Kelly Slater.
Ce gamin polynésien a de la dynamite dans les jambes et un mental de feu. Il a remis le couvert et de quelle façon face aux meilleurs Français. L’année 2020 démarre donc avec un 20/20 pour lui.
Dommage que les fans n’aient pas pu complétement profiter de compétition, née après le confinement et en raison de l’arrêt du tour professionnel. L’occasion pour l’élite française de sortir un peu de sa léthargie, même si certains surfeurs en Outre-mer n’ont quasiment jamais arrêté, ou si peu.
C’est le cas de Kauli Vaast. Un mois de confinement, et il avait ressorti sa planche notamment sur le spot de Teahupo’o qui servira de lieu de compétition lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.
" J’ai surfé des vagues de fou sur le récif à Teahupo'o, mais c'était entre nous les Polynésiens, sur des vagues de reef ( la barrière de corail en Polynésie). Mais Je voulais rentrer en France, surfer des vagues de beach break (de sable) et me remettre en mode compétition. On ne sait pas de quoi sera fait l'avenir du Tour Pro. Quand j'ai su qu'il y avait cette compétition, je n'ai pas hésité. "
A l'affiche : Joan Duru, grand favori à domicile, Charly Quivront, outsider attendu vu sa forme actuelle, Paul César Distinguin, la surprise du chef, et Kauli Vaast, passé en quelques jours des vagues tubulaires de Tahiti au Beach break landais. Exit de cette finale, les deux réunionnais Maxime Huscenot et Jorgann Couzinet. Ce dernier explique sa contre-performance :
" Je n’étais pas en rythme, je n’ai pas fait de compétition depuis longtemps, bizarrement je pensais que je n’allais pas stresser et pourtant ce fut le cas. C’était le test, je vais me mettre au training dès cet après-midi, j’étais un peu trop en vacances ces derniers temps. Je vais mettre tous les atouts de côté pour pouvoir entrer enfin dans le WCT (le Tour pro)."
Maxime Huscenot quant à lui n’était pas trop déçu : " C’est génial de s’affronter, ça nous donne des opportunités de surfer avec les copains. Ce serait cool d’organiser plus souvent ce genre d’évent. Quand on était juniors, on se poussait vers le haut, maintenant qu’on est seniors c’est bien, ça continue. Je me suis fait piéger ce matin, je n’ai pas eu la vague idéale. "
Finalement les deux compères se retrouvaient en bonne compagnie pour commenter les finales aux côtés de l’entraineur en chef de l’équipe de France Patrick Florès, que certains surnomment déjà dans le milieu Papy Florès. Et le spectacle allait être exceptionnel.
Selon la formule consacrée, le jeune polynésien n'a pas fait le voyage pour rien. Une vague à sept points pour se mettre en jambes, puis un 10/10 sur un très long tube dos à la vague. Avant, quelques minutes plus tard, de reprendre un autre tube de dos tout aussi fou, pour obtenir de la part des juges un second 10/10.
" Position parfaite, il accélère, c'est très technique et costaud, il sort avec la lèvre de la vague, un moment magique" commentera Patrick Florès, qui s’y connait en jeunes talents, lui qui en a formé tant sur l’Île de la Réunion.
" Je ne l’avais vu qu’à Teahupo’o, et ça fait plaisir de le voir surfer comme ça. Il est énorme, il est allé les chercher ces tubes. C’est l’effet coup de massue sur les autres, " rajoutera Maxime Huscenot.
Avec la note parfaite de 20/20, Vaast ne pouvait plus être rejoint à la moitié de la finale. Derrière lui, Johan Duru dans ses eaux a bagarré pour conserver sa deuxième place, cassant sa planche sur une manœuvre puis revenant à l’eau, devant un Quivront toujours aussi menaçant qui tenta aussi un tube mais la vague se referma sur lui.
Quant au Polynésien, il avouera modestement après avoir été porté en triomphe :
" C'est la première fois que je faisais une compétition sur ce format, et j'ai été patient. J'ai beaucoup regardé surfer les locaux, Marc Lacomare ou Joan Duru. J'ai eu la chance de tomber sur les bonnes vagues pour me qualifier. En finale pour mon premier 10, j'ai eu la vague parfaite, j'ai bien géré et je suis sorti de justesse. Le deuxième était encore plus chaud avec une sortie limite. Franchement, je n'entendais pas les scores. "
Au vu des tours de qualifications, on pensait assister à un match à deux entre Defay et Fierro. Sans doute juste physiquement après un long vol depuis le Pacifique Sud trois jours plus tôt, la Polynésienne n'a pas pu s'exprimer lors de sa troisième série du jour.
Très rapidement devant avec un 7,83 dès sa première vague, la Réunionnaise semblait donc bien partie pour gagner mais ne trouvait pas sa seconde vague. En embuscade, Pauline Ado prenait ainsi les rênes. En tête jusqu'à deux minutes du buzzer, la Basque se faisait finalement doubler par Johanne Defay qui obtenait un 4,57 et scellait sa victoire sur sa dernière tentative
Johanne, qui rappelons-le est qualifiée pour les jeux de Tokyo avec Jérémy Florès et Michel Bourez, gratifia les fans de son éternel sourire. Puis elle analysera sa performance du jour :
" Ce matin, je voulais juste répondre à l'attente de ceux qui regardaient la compétition en surfant à mon niveau. Je ne me suis pas mis la pression d’autant que je souffre un peu du dos. J'ai quand même vu que j'étais presque à 100%. Cette journée est vraiment positive pour moi car c’était assez physique, trois séries dans une journée c'était costaud. J'ai surtout la belle satisfaction du devoir accompli."
La Fédération Française de Surf a réussi son pari sur le plan sportif. Va-t-elle permettre à ses meilleurs surfeurs de pouvoir s’affronter à nouveau ? Le président Jean Luc Arassus a promis qu’il aidera ses surfeurs.
" Ils sont tous très contents d'avoir pu remettre le lycra. Pour nous, il était aussi important de reprendre le contact avec nos fans et nos pratiquants. L’avenir est incertain pour eux, on va faire le point sur cette première édition et échanger avec nos partenaires. Et si on a les moyens de continuer à aider nos athlètes avec ce type d'évènement, on le fera volontiers. On est dans notre logique de fédérer tous les amoureux du surf. "
Ceux-ci auront peut-être la chance de voir en action ou en entraînement Kauli Vaast car le Polynésien va rester quelques semaines en France. Il va continuer à s’adapter à ces vagues de beach break, même si quelque chose nous dit qu’il les a déjà domptées et de quelle façons. A quelques milliers de kilomètres de là son ainé Michel Bourez a aussitôt réagi :
" Je suis très content pour Kauli, c’est exceptionnel ce qu’il vient de faire. C’est un jeune qui monte et qui va tout gagner dans le futur. Cela ne m’étonne même pas qu’il soit déjà au top en ce moment. "
Dans l’histoire du surf et du Tour pro WCT, seuls six surfeurs en 40 ans ont réalisé un vingt sur vingt, dont le roi Kelly Slater, Mike Fanning l’Australien et un certain Jérémy Florès. Il y a de la graine de star chez Kauli Vaast.
Ce gamin polynésien a de la dynamite dans les jambes et un mental de feu. Il a remis le couvert et de quelle façon face aux meilleurs Français. L’année 2020 démarre donc avec un 20/20 pour lui.
L’élite française du surf réunie
Les conditions étaient idéales sur le spot du Boiteux, à Hossegor avec des vagues de 2 mètres 50, du soleil et du vent off-shore. Et les vingt meilleurs surfeurs Français, invités pour cette première édition de la Coupe de la Fédération, ont offert un spectacle fabuleux.Dommage que les fans n’aient pas pu complétement profiter de compétition, née après le confinement et en raison de l’arrêt du tour professionnel. L’occasion pour l’élite française de sortir un peu de sa léthargie, même si certains surfeurs en Outre-mer n’ont quasiment jamais arrêté, ou si peu.
C’est le cas de Kauli Vaast. Un mois de confinement, et il avait ressorti sa planche notamment sur le spot de Teahupo’o qui servira de lieu de compétition lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.
" J’ai surfé des vagues de fou sur le récif à Teahupo'o, mais c'était entre nous les Polynésiens, sur des vagues de reef ( la barrière de corail en Polynésie). Mais Je voulais rentrer en France, surfer des vagues de beach break (de sable) et me remettre en mode compétition. On ne sait pas de quoi sera fait l'avenir du Tour Pro. Quand j'ai su qu'il y avait cette compétition, je n'ai pas hésité. "
Huscenot et Couzinet les Réunionnais ratent le coche
Après deux tours de qualification et un format inédit, la meilleure vague du premier tour ajoutée à la meilleure vague du deuxième tour, les huit finalistes, quatre messieurs et quatre dames, étaient donc connus. Premiers à l'eau pour trente-cinq minutes, les hommes ouvraient le bal à la mi-journée.A l'affiche : Joan Duru, grand favori à domicile, Charly Quivront, outsider attendu vu sa forme actuelle, Paul César Distinguin, la surprise du chef, et Kauli Vaast, passé en quelques jours des vagues tubulaires de Tahiti au Beach break landais. Exit de cette finale, les deux réunionnais Maxime Huscenot et Jorgann Couzinet. Ce dernier explique sa contre-performance :
" Je n’étais pas en rythme, je n’ai pas fait de compétition depuis longtemps, bizarrement je pensais que je n’allais pas stresser et pourtant ce fut le cas. C’était le test, je vais me mettre au training dès cet après-midi, j’étais un peu trop en vacances ces derniers temps. Je vais mettre tous les atouts de côté pour pouvoir entrer enfin dans le WCT (le Tour pro)."
Maxime Huscenot quant à lui n’était pas trop déçu : " C’est génial de s’affronter, ça nous donne des opportunités de surfer avec les copains. Ce serait cool d’organiser plus souvent ce genre d’évent. Quand on était juniors, on se poussait vers le haut, maintenant qu’on est seniors c’est bien, ça continue. Je me suis fait piéger ce matin, je n’ai pas eu la vague idéale. "
Finalement les deux compères se retrouvaient en bonne compagnie pour commenter les finales aux côtés de l’entraineur en chef de l’équipe de France Patrick Florès, que certains surnomment déjà dans le milieu Papy Florès. Et le spectacle allait être exceptionnel.
Selon la formule consacrée, le jeune polynésien n'a pas fait le voyage pour rien. Une vague à sept points pour se mettre en jambes, puis un 10/10 sur un très long tube dos à la vague. Avant, quelques minutes plus tard, de reprendre un autre tube de dos tout aussi fou, pour obtenir de la part des juges un second 10/10.
" Position parfaite, il accélère, c'est très technique et costaud, il sort avec la lèvre de la vague, un moment magique" commentera Patrick Florès, qui s’y connait en jeunes talents, lui qui en a formé tant sur l’Île de la Réunion.
" Je ne l’avais vu qu’à Teahupo’o, et ça fait plaisir de le voir surfer comme ça. Il est énorme, il est allé les chercher ces tubes. C’est l’effet coup de massue sur les autres, " rajoutera Maxime Huscenot.
Avec la note parfaite de 20/20, Vaast ne pouvait plus être rejoint à la moitié de la finale. Derrière lui, Johan Duru dans ses eaux a bagarré pour conserver sa deuxième place, cassant sa planche sur une manœuvre puis revenant à l’eau, devant un Quivront toujours aussi menaçant qui tenta aussi un tube mais la vague se referma sur lui.
En finale j’ai juste voulu m’amuser, je n’ai appris que j’avais 20 sur 20 qu’en sortant de l’eau
Quant au Polynésien, il avouera modestement après avoir été porté en triomphe :
" C'est la première fois que je faisais une compétition sur ce format, et j'ai été patient. J'ai beaucoup regardé surfer les locaux, Marc Lacomare ou Joan Duru. J'ai eu la chance de tomber sur les bonnes vagues pour me qualifier. En finale pour mon premier 10, j'ai eu la vague parfaite, j'ai bien géré et je suis sorti de justesse. Le deuxième était encore plus chaud avec une sortie limite. Franchement, je n'entendais pas les scores. "
Johanne toujours Reine de France
Après les garçons, les quatre finalistes dames entraient en action. Le quatuor était constitué de Johanne Defay, archi favorite, Vahiné Fierro la polynésienne, outsider de luxe, Pauline Ado, tacticienne en chef, et Justine Dupont, toujours engagée dès que c'est solide.Au vu des tours de qualifications, on pensait assister à un match à deux entre Defay et Fierro. Sans doute juste physiquement après un long vol depuis le Pacifique Sud trois jours plus tôt, la Polynésienne n'a pas pu s'exprimer lors de sa troisième série du jour.
Très rapidement devant avec un 7,83 dès sa première vague, la Réunionnaise semblait donc bien partie pour gagner mais ne trouvait pas sa seconde vague. En embuscade, Pauline Ado prenait ainsi les rênes. En tête jusqu'à deux minutes du buzzer, la Basque se faisait finalement doubler par Johanne Defay qui obtenait un 4,57 et scellait sa victoire sur sa dernière tentative
J'ai fait mon boulot, l'instinct de compétitrice m'a permis de trouver la bonne vague et de m'imposer
Johanne, qui rappelons-le est qualifiée pour les jeux de Tokyo avec Jérémy Florès et Michel Bourez, gratifia les fans de son éternel sourire. Puis elle analysera sa performance du jour :
" Ce matin, je voulais juste répondre à l'attente de ceux qui regardaient la compétition en surfant à mon niveau. Je ne me suis pas mis la pression d’autant que je souffre un peu du dos. J'ai quand même vu que j'étais presque à 100%. Cette journée est vraiment positive pour moi car c’était assez physique, trois séries dans une journée c'était costaud. J'ai surtout la belle satisfaction du devoir accompli."
La Fédération Française de Surf a réussi son pari sur le plan sportif. Va-t-elle permettre à ses meilleurs surfeurs de pouvoir s’affronter à nouveau ? Le président Jean Luc Arassus a promis qu’il aidera ses surfeurs.
" Ils sont tous très contents d'avoir pu remettre le lycra. Pour nous, il était aussi important de reprendre le contact avec nos fans et nos pratiquants. L’avenir est incertain pour eux, on va faire le point sur cette première édition et échanger avec nos partenaires. Et si on a les moyens de continuer à aider nos athlètes avec ce type d'évènement, on le fera volontiers. On est dans notre logique de fédérer tous les amoureux du surf. "
Ceux-ci auront peut-être la chance de voir en action ou en entraînement Kauli Vaast car le Polynésien va rester quelques semaines en France. Il va continuer à s’adapter à ces vagues de beach break, même si quelque chose nous dit qu’il les a déjà domptées et de quelle façons. A quelques milliers de kilomètres de là son ainé Michel Bourez a aussitôt réagi :
" Je suis très content pour Kauli, c’est exceptionnel ce qu’il vient de faire. C’est un jeune qui monte et qui va tout gagner dans le futur. Cela ne m’étonne même pas qu’il soit déjà au top en ce moment. "
Dans l’histoire du surf et du Tour pro WCT, seuls six surfeurs en 40 ans ont réalisé un vingt sur vingt, dont le roi Kelly Slater, Mike Fanning l’Australien et un certain Jérémy Florès. Il y a de la graine de star chez Kauli Vaast.
Les vagues magiques de Kauli Vaast
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