Surpopulation carcérale : Jean-Jacques Urvoas veut construire entre 10 300 et 16 100 cellules

Face à la surpopulation des prisons, Jean-Jacques Urvoas a proposé, à la maison d'arrêt de Fresnes, mardi 20 septembre, un plan de construction de nouvelles cellules.
A la maison d’arrêt de Fresnes, Jean-Jacques Urvoas a annoncé la création de 10 300 et 16 100 cellules pour lutter contre la surpopulation carcérale en France. Outre-mer, les taux d’occupation des prisons atteignent des records.
Face à la surpopulation chronique des prisons, Jean-Jacques Urvoas a proposé, mardi 20 septembre, un plan de construction de nouvelles cellules. Pour que 80% des détenus bénéficient d'une cellule individuelle, le ministre de la Justice veut construire entre 10 309 et 16 143 cellules supplémentaires d'ici 2025, afin de "mettre fin au surpeuplement carcéral en garantissant l'encellulement individuel."


Des cellules individuelles

Le ministre de la Justice a annoncé qu'il réclamerait 1,1 milliard d'euros dans le projet de loi de finances pour 2017 afin d'engager les premiers travaux de rénovation et construction d'établissements pénitentiaires. Ce budget doit servir à financer la construction de places en maisons d'arrêt à Paris, en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, en Midi-Pyrénées et dans le grand-Ouest.

Le record de la surpopulation carcérale

Après avoir battu un record en juillet, la population pénale totalisait en août 68 819 détenus pour 58 507 places de prison. Les points noirs se situent en Ile-de-France, avec 167% de taux d'occupation, puis dans les Outre-mer avec notamment 313 % de taux d’occupation à la maison d’arrêt de Faa’a Nuutania à Tahiti.

Et Outre-mer ?

François Bès, coordinateur régional pour l'Outre-mer de l'Observatoire international des prisons, remarque que le ministre "maintient ses engagements pris lors de son déplacement aux Antilles". En visite en Guadeloupe, Jean-Jacques Urvoas avait promis davantage de places. "Comme aux Antilles, les annonces d'aujourd'hui concernent encore des constructions de cellules, déplore François Bès. Une fois de plus le problème est pris à l’envers. Si on mettait en place des alternatives et des aménagements de peine, on ne serait pas obligé de créer 16 000 places".

"Le budget qui part dans la construction ne va pas à l’aménagement de peine et c’est là que le besoin est le plus important outre-mer", poursuit François Bes. En métropole, près de 22% des détenus bénéficient d’aménagement de peine contre 14 % à la prison de Basse-terre en Guadeloupe et 18 % à Baie Mahault".