Hier, c’était la foule des grands soirs au Musée Quai Branly – Jacques Chirac, à proximité de la Tour Eiffel, à Paris. Quelques personnalités bien connues du grand public ultramarin avaient fait le déplacement. On pouvait apercevoir dans la foule la Guadeloupéenne et ancienne ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, plusieurs conseillers du président de la République ou encore Olivier Jacob, le directeur général des Outre-mer.
Pendant près de deux heures, tous ont pu découvrir ou redécouvrir le savoir-faire et les talents venus des divers territoires ultramarins. Pour la première fois depuis l’existence de ce prix, cette dixième édition a été l’occasion pour le Comité d'Action sociale en faveur des originaires des Départements d'Outre-mer en métropole (CASODOM) de récompenser une personnalité de chacun des territoires d’Outre-mer. "Ce n’était pas un objectif, notre jury cherchait des profils d’excellence, et il se trouve que cette année dans chaque département, nous avons réussi à en trouver, donc nous en sommes ravis", a témoigné Catherine Edwige, nouvelle présidente du CASODOM.
Le talent n’a pas d’âge
Parmi tous les récompensés aux profils divers et variés, plusieurs ont attiré l’attention de la foule grâce à leur parcours, notamment Ikibal Boinali, primé à 28 ans dans la catégorie arts, droit, science po, gestion publique et économie. Le jeune Mahorais a été retenu pour sa carrière à l’international. Directeur financier adjoint à la chambre de commerce et de l'industrie de Mayotte, cette reconnaissance est importante pour lui pour mettre lumière son parcours. "Je suis vraiment fier d’avoir été lauréat de ce concours qui donne de la visibilité aux jeunes de l’Outre-mer, dit-il. Pour moi c’est très important de pouvoir donner un message d’espoir à la jeunesse et aux personnes diplômées. Il faut croire en ses rêves. Même nous Mahorais, nous manquons peut-être de visibilité, mais il me tient à cœur de montrer qu’on peut réussir."
Dans la catégorie, arts, culture, architecture, un jeune Miquelonais, Quentin Lucas, architecte urbaniste, a, lui aussi, été primé. Âgé de 25 ans, il a été distingué pour ses travaux sur le futur déménagement du village de Miquelon. "Cette récompense, c’est une fierté pour moi et mon territoire que je représente. Je viens d’un petit village très peu connu en Outre-mer, et mes travaux m’ont permis de la faire connaître, et je suis très honoré d’avoir pu le présenter aujourd’hui", explique-t-il.
"Le savoir Ultramarin est universel "
Aux côtés de cette jeunesse montante, d’autres talents cette fois plus âgés ont été récompensés, mais ont aussi voulu faire passer un message, à l’instar du Guyanais Jean-Christophe Lafontaine. Âgé de 29 ans, il est chef de clinique hospitalo-universitaire à Lille, et a lancé un cri du cœur à destination des politiciens présents en leur demandant d"aider au retour des jeunes Ultramarins dans le médical dans leur territoire".
Obtenir ce prix, c'est bien, mais si je m’arrête dessus, je ne fais rien. C’est également un message d’espoir que j’envoie. Je veux dire aux autres de ne pas avoir peur de venir, on n’est pas plus mauvais que les autres, même si sur certains points, on a un peu de retard, il faut enlever les barrières et se dire que tout est possible, le savoir ultramarin est universel.
Jean-Christophe Lafontaine
Le Guadeloupéen Thomas Plocoste, fondateur de son laboratoire de recherche, récompensé dans la catégorie enseignement supérieur et recherche, a, lui aussi, voulu véhiculer le même type de message à travers son prix : "Il ne faut pas arrêter de rêver, mais il faut se donner les moyens. Avec de la rigueur, de la ténacité, on peut y arriver. Pour moi l’excellence ultramarine est dans tous les domaines et la pluralité des récompensés de ce soir le démontre ".
Dans un autre registre, le Martiniquais Yvener François, chirurgien ORL et maxillo-facial au CHU de Martinique est heureux de recevoir cette récompense, en espérant inspirer d’autres jeunes "C’est une grande fierté, c’est vrai que ce n’est pas commun dans le milieu professionnel où j’évolue ce genre de distinction. Mais j’ai voulu à travers cette vitrine du CASODOM mettre en avant mon parcours pour que ça puisse inspirer d’autres jeunes à faire comme moi." Après avoir connu une scolarité uniquement dans des zones d’éducation prioritaire, il veut démontrer que nos conditions sociales ne déterminent pas notre avenir.
L’ensemble des quarante-huit talents récompensés sont maintenant animés par une mission commune, continuer à faire rayonner les territoires d’Outre-mer en servant de passerelles aux générations futures.
Les lauréats de cette dixième éditions :
Catégorie arts, culture, architecture :
- BOTTIUS Marie-Claude
- Loiseau Sulivan
- Nugent Véronika
- Poirier Thom
- Safla Aslam
- Truel Auguste
- Turinay Ludivine
- Maëllie Duro Cardonnet
- Samuel Gelas
- Katarina Jacobson
- Quentin Lucas
- Jérémie-Clément Pallud
Catégorie droit, science po, gestion publique et éconimie :
- Assouline-Béra Rébecca
- Boinali Ikibal
- Branes Jean-Baptiste
- Chevalier Nicolas
- Largen Chrislène
- Pantz Pierre-Christophe
- Wiwe Gaëtan
Catégorie enseignement supérieur, recherche
- Ango Fabrice
- Beauvarlet Sandra
- Carniama Mathieu
- Jibodh-Jiaouan Sarah
- Plocoste Thomas
Catégorie entrepreunariat et management
- Belmo Magalie
- Checkouri Eloise
- Cippe Aimée
- Lalanne Fosta
- Lecourt Jeanne
- Louapre-Pottier Georges-Guillaume
- Magen Bénédicte
- Mogalia Wali
- Omarjee Vincent
- Pistol Xavier
- Ribere Régis
- Tauvale Kilisitina
- Vayaboury Koumalen
Catégorie ingénierie
- Bonnace Mayliss
- Ceccolini Adeline
- Champrobert Heindrick
- Morisseau Jilère
- Rotsen Ludwig
Catégorie médecine et santé
- Angelo Tressy
- Barul Christine
- Flamand Claude
- François Yvener
- Lafontaine Jean-Christophe
- Morand-Laffargue Lisa