TÉMOIGNAGE. Depuis les dégâts causés par Belal, un agriculteur en quête de solutions

Des plantations de canne à sucre gorgées d'eau à Saint-Louis de La Réunion ©Outre-mer la 1ère
À La Réunion, un phénomène météo dépressionnaire s'éloigne peu à peu alors que certains habitants ne se sont toujours pas remis du passage du cyclone Belal. Au Plateau du Gol à Saint-Louis, certains planteurs sont encore les pieds dans l'eau.

On se croirait presque dans un marécage, mais détrompez-vous, nous sommes ici dans un champ de cannes, celui de Jean-François Moutama, situé sur le plateau du Gol. Depuis le passage du cyclone Belal, son champ est inondé. 

Ces 8000 m2 se trouvent au même niveau que la mer donc forcément l'eau ne s'évacuant pas on le voit en surface. 

Jean-François Moutama, agriculteur

Ce phénomène d'inondations se répète à chaque épisode pluvieux important. Ces cannes à sucre recouvertes de paille gorgée d'eau meurent asphyxiées et les pertes ne s'arrêtent pas là. 

Ici, la difficulté, c'est que l'on est dans une zone très humide. Mais l'autre partie de la parcelle, elle est très sèche et il faut l'arroser. Comme je suis en goutte à goutte, quand j'ouvre, forcément j'arrose partout. Donc, je ramène de l'eau là où il ya de l'eau encore. 

Jean-François Moutama, agriculteur

Les eaux stagnantes ne sont pas uniquement le résultat des précipitations tombées sur les 10 hectares de Jean-François Moutama. Elles proviennent du ruissellement naturel du trop-plein d'eau de pluie rejeté par les parcelles situées en amont.

Pour enrayer ce phénomène, plusieurs solutions existent. Celle privilégiée par l'agriculteur consisterait à surélever les parcelles mais il se heurte à une difficulté et non des moindres.

Comment se procurer de la matière première pour réhausser nos parcelles ? Est-ce-qu'il n'y a pas une collectivité qui pourrait nous accompagner, nous aider ?

Jean-François Moutama, agriculteur

Selon l'agriculteur, le fonds de compensation agricole pourrait également servir à financer ces aménagements. Sans eux, l'avenir du plateau cannier s'assombrit. Face à toutes ces difficultés et celles amenées par les tempêtes, certains professionnels ont déjà déserté les lieux.

Un reportage de Daniel Bénard et Loïs Mussard de Réunion la 1ère.

Retrouvez ici notre journal outremer.l'info du vendredi 23 février 2024 présenté par Kessi Weishaupt Tahi, également diffusé sur France 3 à 11h50.