TÉMOIGNAGE. J’ai testé pour vous… une semaine sans plastique à usage unique.

Fanoi, la vigie En 1ère Ligne de Wallis et Futuna
Fanoi, la vigie « En 1ère Ligne » de Wallis et Futuna, a tenté de se passer de plastique à usage unique pendant une semaine. Son objectif ? Réduire son empreinte environnementale dans une île où la gestion des déchets est une problématique quotidienne. Elle raconte son expérience.

À Wallis et Futuna, difficile de se passer de plastique à usage unique. Quoi que nous achetions, les boissons, la nourriture, tout est très souvent emballé dans du plastique qui ne sera utilisé qu’une seule fois. Pourtant, j’ai essayé de relever le défi et je me suis interdit d’utiliser et d’acheter ce type de plastique pendant une semaine. Voici le récit de ma semaine.

Jour 1 : pas de sachet pour mon pain

Pour ce premier jour je me suis attaquée à un geste que nous effectuons tous quotidiennement. Quand je vais acheter du pain le matin, la vendeuse nous le donne toujours dans un petit sac en plastique. C’est censé préserver la fraîcheur du pain, mais ce sachet ne sert qu’une dizaine de minutes tout au plus. Alors ce matin j’ai demandé à la vendeuse de ne pas me donner ce petit sachet. Elle a été un peu étonnée au départ mais je lui ai expliqué pourquoi. Finalement, on peut très bien s’en passer, car à la fin du petit déjeuner, nous avions terminé le pain.

Jour 2 : un panier naturel plutôt que des sacs en plastique

À Wallis, la majeure partie des produits alimentaires que nous achetons sont importés et souvent emballés dans du plastique. Et au magasin, quand nous faisons nos courses, nous repartons très souvent avec des sacs en plastique…. Alors aujourd’hui, je suis allée faire mes courses avec un panier tressé en feuilles de coco. C’est mon mari qui me l’a confectionné. Il est très robuste, assez grand pour mes courses et peut être réutilisé. Je pense que je vais m’en servir à nouveau la semaine prochaine. Terminé les sacs en plastique !

Jour 3 : un barbecue sans plastique

 

Pour ce troisième jour, une collègue avait terminé sa mission alors nous avons fêté son départ autour d’un barbecue. Conscientes que je m’étais lancé ce défi, mes collègues ont joué le jeu et n’ont pas acheté d’assiettes ou de verres en plastique. C’est facile de se laisser tenter, pas de vaisselle, pas de rangement, tout à la poubelle… Mais quel poids pour la planète ! Et puis notre gestion des déchets à Wallis est très problématique, inutile de surcharger davantage le centre d’enfouissement.

Nous avons donc organisé tout le barbecue avec des assiettes et des verres en verre et nous nous sommes même passé des barquettes en plastique pour la viande ! Certes cela fait un peu de vaisselle, mais nous allégeons notre empreinte en agissant ainsi. Je suis contente que mes collègues aient participé avec moi à ce défi aujourd’hui.

Jour 4 : des gourdes à la place des bouteilles

Une autre problématique que nous avons à Wallis et Futuna, ce sont les boissons. Nous consommons beaucoup de canettes de soda et de bouteilles d’eau en plastique. Pour ce quatrième jour, nous sommes partis avec mes collègues faire une randonnée en forêt. D’habitude nous emmenons une glacière avec de l’eau en bouteille pour s’hydrater durant la marche. Mais comme c’était la semaine de mon défi, j’ai insisté pour que prenions des gourdes plutôt que des bouteilles en plastique. C’est un petit geste qui permet de réduire nos déchets. Et puis dans chaque foyer nous avons de l’eau potable qui provient de la nappe phréatique.

Jour 5 : pas de plastique dans mes sandwichs

Le problème du plastique à usage unique, c’est qu’on est tenté de l’utiliser partout et tout le temps. Le film alimentaire par exemple est très utilisé pour protéger les aliments. Pour ce cinquième jour nous sommes repartis en forêt, mais pour la journée. Nous avons donc dû emmener des sandwichs pour déjeuner le midi. Et comme c’était mon dernier jour de défi, impossible d’utiliser du film alimentaire ! J’ai donc emballé les sandwichs de tout le monde dans du papier absorbant.

Pour résumer, je suis vraiment contente d’avoir réalisé ce défi sur une semaine. Cela m’a permis de prendre conscience à quel point il est difficile de se passer du plastique à usage unique. Heureusement je me suis aussi rendu compte que j’avais de bons réflexes, et je compte bien les conserver !

Que mes collègues aient elles aussi accepté de jouer le jeu m’a beaucoup aidé. C’est comme ça que nous arriverons à réduire nos déchets.