TÉMOIGNAGE. Jenny Hippocrate : "Par téléphone, on m'apprend que mon fils est atteint de la forme la plus grave de la drépanocytose, qu'il n'atteindra pas l'âge de 5 ans."

Depuis que son fils est atteint de la drépanocytose, Jenny a trouvé la mission qui lui incombe sur cette terre. Elle sillonne le monde avec son équipe pour aider les malades et leurs proches à mieux connaître cette maladie pour mieux la combattre avec comme exemple l'histoire de Taylor, son fils.

"J'avais dit à la drépanocytose : j'aurai ta peau et tu n'emporteras pas mon fils avant l'âge de 5 ans. J'ai gagné et je suis contente que mon fils soit en vie à 31 ans, pour moi c'est le plus important". Jenny fait partie de ces femmes qui se battent corps et âme pour leurs enfants. Comme elle le dit si bien, si fort "elle est une âme qui revient" car quoi de plus cruel que de s'entendre dire au téléphone que son bébé est condamné ? Cette annonce fut pour elle un véritable coup de couteau dans le cœur : "Mon premier réflexe a été de prendre mon bébé dans les bras et de me jeter par la fenêtre, j'habite au 6e étage mais lorsque je me suis approché du berceau, Taylor s'est réveillé comme par hasard, il m'a regardé et m’a souri". Elle comprend aussitôt le message et se fait la promesse de mener le combat de sa vie pour sauver son fils : "J'ai dit ne t'inquiète pas mon chéri, on va faire mentir la voix, Maman va s'occuper de toi"

"À partir de ce moment je savais que je n'étais plus la même personne, mon âme est revenue pour accomplir un travail sur cette terre, à savoir aider les plus démunis et ceux qui souffrent notamment les Mamans. Je veux bannir toute cette souffrance". Porto Rico, Cuba, l'Afrique et les États-Unis, mais aussi la Guadeloupe car cette Martiniquaise ne savait pas qu'il y avait un centre de santé dédié à cette maladie à Pointe-à-Pitre. Jenny sillonne le monde pour mieux connaître et aider les autres à lutter contre la drépanocytose. Elle soutient même un mémoire sur l'aspect socioculturel de la maladie, sur l'accompagnement de l'enfant drépanocytaire en provenance d'Afrique. Une enquête qu'elle mène dans 17 pays du continent à la rencontre de tradipraticiens, de marabouts et de chefs de village. Elle rassemble des foules immenses, comme au Mali ou elle remplit un stade : "Je me suis alors dit que j'avais gagné mon combat"

Aujourd'hui Jenny est fière de ce qu'elle a accompli parce qu'elle a souvent entendu qu'elle n'y arriverait pas : "Je donnerai ma dernière goutte de sang pour sauver tous les malades et j'ai envie de dire aux gens de ne jamais baisser les bras"