En tête sur le secteur commercial, Arianespace attend un rebond du marché en 2019

L'entreprise européenne a effectué 11 lancements en 2018 et espère un rebond du marché en 2019.
Arianespace a maintenu son rythme de lancements en 2018 et confirmé sa première place sur le marché commercial dans un marché qui reste très attentiste avant un rebond attendu cette année.

"Au total, nous avons lancé 21 satellites, 13 commerciaux et 8 institutionnels", a déclaré Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace lors d'une conférence de presse mercredi. 
 
"Nous avons travaillé pour 13 clients différents (...) qui représentent 11 pays différents. Nous avons montré notre rayonnement et notre diversité l'an dernier", a-t-il ajouté.


11 lancements en 2018    

Au total, la compagnie européenne a effectué onze lancements en 2018, dont quatre doubles, c'est-à-dire emportant deux satellites, ce qui lui a permis de maintenir son leadership sur ce segment l'an dernier.
    
"Nous en avons envoyé huit (satellites géostationnaires, ndlr), cela représente la moitié des satellites géostationnaires commerciaux qui ont été mis en orbite l'an dernier", a souligné le patron de la société européenne.
    
Cette activité, dans la lignée du rythme de lancements des années précédentes, a permis a Arianespace de réaliser un chiffre stable de 1,4 milliard d'euros en 2018. Nous anticipons "comme les années précédentes des comptes à l'équilibre", a indiqué Stéphane Israël.


"Réaffirmation du leadership"    

Sur le plan commercial, Arianespace a signé 18 contrats de lancement avec 15 clients différents en 2018, conformément à ses objectifs alors que le marché reste "très attentiste". Au total, ils portent à 4,2 milliards le carnet de commandes d'Arianespace, représentant 54 lancements.
    
Selon Stéphane Israël, "en valeur, il est 70% commercial et 30% institutionnel", soit l'inverse de celui de son principal concurrent, l'américain SpaceX, qui est à 75% institutionnel et à 25% commercial, selon le patron d'Arianespace.
    
"C'est maintenant la troisième année que le marché commercial et singulièrement le marché géostationnaire est extrêmement calme", a-t-il expliqué: cinq commandes de satellites télécoms ont été passées à l'industrie l'an dernier contre 22 en 2015, quinze en 2016 et huit en 2017.

"Dans ce contexte, Arianespace a accompli un bilan plus que remarquable", s'est-il félicité. "L'an dernier, il y a eu de façon incontestable, la réaffirmation de notre leadership sur le segment géostationnaire", a-t-il ajouté.


Vers la commercialisation d'Ariane 6    

Pour l'année à venir, Arianespace prévoit jusqu'à 12 lancements depuis le Centre Spatial Guyanais et va poursuivre la commercialisation de ses futurs lanceurs, notamment Ariane 6 qui remplacera l'actuelle Ariane 5 à partir de 2020.
    
Stéphane Israël a dit espérer que 2019 soit "celle du rebond" sur le segment géostationnaire, alors que le marché connaît une concurrence accrue et des volumes faibles, ce qui pèse sur les prix.
    
"Nous avons beaucoup de discussions avec nos clients sur différents continents, et on sent à l'évidence un frémissement, que beaucoup de projets qui avaient été retardés sont maintenant en train de se concrétiser", a-t-il déclaré.
 


Année importante sur le plan institutionnel    

2019 sera également une année importante sur le plan institutionnel, avec la prochaine conférence ministérielle de l'ESA, l'Agence spatiale européenne, en novembre 2019 à Séville, qui devra définir la feuille de route d'Ariane 6 et de ses évolutions, y compris vers la réutilisation, au coeur de la stratégie de SpaceX.
    
L'industrie européenne attend la signature de quatre contrats institutionnels pour la soutenir face à la concurrence, alors que les Etats se sont engagés à accorder cinq lancements par an à Ariane 6. "C'est ce qui nous permettra de nous battre à armes plus égales avec nos compétiteurs", a dit Stéphane Israël.


"La France a donné l'exemple"    

Il a notamment rappelé que la France avait passé un premier contrat institutionnel de la part d'un Etat membre européen pour le lancement du satellite CSO-3 avec Ariane 6, après ceux de la Commission européenne et l'ESA pour deux missions Galileo. "La France a donné l'exemple", s'est-il félicité.
    
Enfin, la filière doit finaliser dans les prochaines semaines l'achat du dernier lot d'Ariane 5 et du premier lot d'Ariane 6 pour assurer la transition entre les deux lanceurs, qui s'étalera de 2020 à 2023.