La forêt de Guyane recèle bien des mystères et devient prétexte à ce conte, "La forêt des illusions", peuplé de créatures fantastiques et mêlant théâtre, chorégraphie, musique et projections vidéo.
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L’une des caractéristiques de la Guyane qui fait son charme, sa richesse, sa force et parfois sa faiblesse, c’est sa forêt. Elle accueille et abrite ses populations multiples : amérindiennes, bushinengués, créoles, européennes… Sa faune et sa flore sont aussi belles qu’inquiétantes parfois. On s’y trouve bien ou mal, on s’y retrouve ou l’on s’y perd… Rien d’étonnant donc, qu’elle soit le point de départ d’histoires et de contes composant l’imaginaire des cultures et des traditions jalonnant le pays. La forêt guyanaise, par son étendue et sa densité est le décor rêvé (ou cauchemardesque ?) pour un spectacle.
L’enfant devra aller à leur rencontre et les affronter pour poursuivre sa quête. L’auteur et metteur en scène Grégory Alexander installe tous ces personnages au cœur de cette « forêt des illusions » sans forcément plus d’intrigue que le cheminement de cet enfant. On peut y chercher une allégorie avec le travail de deuil : souvent nécessaire à tout être humain pour surmonter la disparition d’êtres chers, il n’en est pas moins une épreuve. Quitte à être déçus, ne cherchez pas de folles aventures épiques et plus de péripéties que n’offrirait n’importe quel conte.
Deux interprètes pour ce conte : Devano Bhatooe qui joue l’enfant, apporte ce qu’il faut à la fois de candeur et de puissance à ce rôle même si parfois elles tranchent avec la façon dont la deuxième interprète, Anne Meyer, évolue dans les différents rôles qui lui sont échus, c’est-à-dire toutes les créatures fantastiques que croise l’enfant. Son approche est avant tout chorégraphique : elle se meut avant de parler, imprimant pour chacun des personnages une gestuelle singulière au Caïman, puis au Faune, puis à la Sirène Maman D’lo... Véritable éloge de la lenteur, sa chorégraphie, son expression corporelle, constituent une étonnante performance, donnant vie et chair à tous ces personnages dont la matière-même est le rêve. Un très joli travail à souligner. Si vous aimez les contes et légendes et que la forêt guyanaise ne vous effraie pas, promenez-vous donc dans les bois et n’hésitez pas à vous perdre une heure au cœur de « la forêt des illusions »…
« La forêt des illusions » jusqu’au 28 juillet (relâche les 12, 19 et 26 juillet), Chapelle du Verbe Incarné à 13h35.
L’enfer vert
Tout est donc déjà dans le titre : « La forêt des illusions ». Le jeune Eric vient de perdre sa grand-mère. Ou plutôt sa grand-mère a disparu. Entendez-le comme vous voulez. Mais l’enfant ne peut pas ou ne veut s’y résigner et part dans la forêt pour tenter de la retrouver. Une lettre léguée par l’aïeule en poche, il s’enfonce un peu plus dans l’enfer vert, rencontrant en chemin des créatures étranges, certaines bienveillantes, d’autres moins. Parmi elles, des figures empruntées aux contes et légendes de Guyane : le grand caïman blanc, le monstre « dévoreur d’hommes » issu de la culture amérindienne palikur ; le Faune Maskili, commun aux contes créoles, bushinengués et kalinas ou encore le personnage de Maman D’lo la sirène.L’enfant devra aller à leur rencontre et les affronter pour poursuivre sa quête. L’auteur et metteur en scène Grégory Alexander installe tous ces personnages au cœur de cette « forêt des illusions » sans forcément plus d’intrigue que le cheminement de cet enfant. On peut y chercher une allégorie avec le travail de deuil : souvent nécessaire à tout être humain pour surmonter la disparition d’êtres chers, il n’en est pas moins une épreuve. Quitte à être déçus, ne cherchez pas de folles aventures épiques et plus de péripéties que n’offrirait n’importe quel conte.
Éloge de la lenteur
Pour planter le décor, la mise en scène a choisi de recréer un univers visuel numérique : sur de grands pendrions blancs, longues toiles verticales, sont projetés les différents « mondes » visités par l’enfant. Conçus par Marion Chombart de Lauwe, ces projections s’inspirent des paysages naturels guyanais et de ses forêts tropicales. Riches et colorées, elles sont pour beaucoup dans l’atmosphère onirique qui se dégage du spectacle. Aux images, s’ajoute la musique originale signée Sylvain Santelli, parachevant la création de cet univers à la fois sublime et inquiétant.Deux interprètes pour ce conte : Devano Bhatooe qui joue l’enfant, apporte ce qu’il faut à la fois de candeur et de puissance à ce rôle même si parfois elles tranchent avec la façon dont la deuxième interprète, Anne Meyer, évolue dans les différents rôles qui lui sont échus, c’est-à-dire toutes les créatures fantastiques que croise l’enfant. Son approche est avant tout chorégraphique : elle se meut avant de parler, imprimant pour chacun des personnages une gestuelle singulière au Caïman, puis au Faune, puis à la Sirène Maman D’lo... Véritable éloge de la lenteur, sa chorégraphie, son expression corporelle, constituent une étonnante performance, donnant vie et chair à tous ces personnages dont la matière-même est le rêve. Un très joli travail à souligner. Si vous aimez les contes et légendes et que la forêt guyanaise ne vous effraie pas, promenez-vous donc dans les bois et n’hésitez pas à vous perdre une heure au cœur de « la forêt des illusions »…
« La forêt des illusions » jusqu’au 28 juillet (relâche les 12, 19 et 26 juillet), Chapelle du Verbe Incarné à 13h35.