Tourisme durable : le gouvernement va subventionner onze projets en Outre-mer

Dans le cadre du plan de relance économique France Relance, l'État a dédié une enveloppe de 4,7 millions d'euros pour développer le "Slow tourisme", mêlant enjeux économiques et environnementaux. Parmi les 73 projets sélectionnés, une dizaine se situent dans les Outre-mer.

De la Martinique à Tahiti, en passant par La Réunion, onze projets ont été sélectionnés par le gouvernement pour développer le "slow tourisme", un tourisme durable permettant le développement économique du territoire tout en respectant les enjeux environnementaux.

Avec près de 3 millions de visiteurs par an, le tourisme est crucial pour les économies ultramarines (il représente en moyenne 10 % du PIB des territoires d'Outre-mer, selon un rapport du Sénat publié en 2020). Le gouvernement a pour ambition de redynamiser le secteur, après deux ans de crise liée au Covid-19, mais en prenant en compte les défis posés par le réchauffement climatique. Plus question de privilégier le tourisme de masse. Place, désormais, au tourisme durable.

Ces offres [de "slow tourisme"] proposent des séjours privilégiant le ressourcement et la découverte immersive des territoires, dans le respect de leurs habitants et de l’environnement, tout en contribuant au dynamisme économique local.

Gouvernement (dossier de presse)

65 000 euros en moyenne par projet

L'Agence de la transition écologique (ADEME) a choisi 73 projets, qui vont bénéficier chacun d'en moyenne 65 000 euros. Pour les financer, l'État a pioché une petite somme (4,7 millions d'euros) dans le fonds "Tourisme durable" (50 millions d'euros), dont le but est d'"encourager la filière à s’engager dans la transition écologique et répondre aux nouveaux défis de la transition durable de l’économie".

Pour les professionnels du secteur, cette subvention est une avancée positive pour le développement du tourisme durable, même s'il faudra investir davantage pour permettre un réel changement. "Ce n'est clairement pas suffisant, estime Julien Buot, directeur d'Agir pour un Tourisme Responsable. Mais en même temps, on n'a jamais vu autant d'argent pour accompagner la transition écologique et sociale de notre industrie (...) Ce montant-là, en moyenne, ça peut être beaucoup pour une petite entreprise."

Les projets retenus s'inscrivent dans plusieurs catégories différentes, dont la création ou la transformation d'hébergements consacrés aux touristes. Voici la liste des lauréats ultramarins.

Hébergements touristiques en création

  • Camp écotouristique Le Sourou (Matoury, Guyane) : création d’un camp écotouristique proposant des séjours en immersion dans la forêt à la découverte de la culture autochtone amérindienne.
  • Ter’happy (Sainte-Anne, Martinique) : accompagnement en ingénierie pour la création d'un tiers-lieu tourné vers le ressourcement et le temps
    retrouvé à destination des clientèles de proximité.
  • Fenua Ora (Fenua Aihere, Polynésie) : création dans un espace naturel d’une résidence touristique.

Hébergements touristiques évoluant vers une offre complète de slow tourisme

  • Le jardin créole au cœur de l’expérience client (Trois rivières, Guadeloupe) : proposition de séjour autour de la découverte des plantes aromatiques et médicinales caribéennes.
  • Moutouchi (Saint-Laurent du Maroni, Guyane) : éco-aménagement d’un hébergement traditionnel (carbet).
  • Royal Ranch Nature Evènement (Macouria Tonate, Guyane) : création d’une offre slow touristique reliant les deux activités mer et cheval autour d’hébergements insolites et éphémères.
  • La Vallée des Pitons (Le Carbet, Martinique) : extension des activités du gîte touristique par une offre de bains de forêts (thérapie forestière), de
    sentiers pédagogiques et sensoriels, d’ateliers de cuisines créoles, et de découverte des produits et de la cuisine locale.
  • Des cabanes sur une île : un tourisme exotique et serein (La rivière-Saint-Louis, La Réunion) : chambres et table d’hôtes évoluant vers une nouvelle offre touristique avec la mise en place de séjours variés.

Offres et prestations d’agritourisme

  • Slow tourisme à la ferme (Baie-Mahault, Guadeloupe) : développement d'une activité slow touristique complète au sein d'une ferme écologique (maraîchage, fruits et cultures vivrières), avec une vocation pédagogique à destination des clientèles de proximité.

Prestations d’activités slow touristiques sans hébergement

  • Découverte du moulin de Belin et de son jardin créole (Port-Louis, Guadeloupe) : aménagement d'un patrimoine bâti (moulin) et d'un site naturel (jardin créole) pour en faire une plateforme pour des activités écotouristiques, culturelles, de pédagogie à la biodiversité et de bien-être.

Produits et prestations de randonnées et/ou d’itinérance

  • Les Randos qui comptent (La Réunion) :  impliquer les visiteurs dans la protection de la biodiversité, les inciter à se reconnecter à la nature et à adopter des comportements écoresponsables.