Sur les traces du Stéphanois Jules Garnier, une histoire du nickel calédonien

Minerai de nickel dans l'usine SLN du groupe Eramet à Doniambo en Nouvelle-Calédonie
En 1863, le géologue stéphanois a découvert le nickel en Nouvelle-Calédonie. En 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie et de l'Industrie, a contribué au sauvetage de l’industrie calédonienne et de la SLN. La société Le Nickel a été fondée par Jules Garnier il y a 150 ans.
Le président de la République, sera en visite sur le « Caillou » du 3 au 5 mai. Cette visite revêt une importance particulière à six mois de la consultation qui doit se tenir le 4 novembre, vingt ans après l’accord de Nouméa. En 2016, Emmanuel Macron a assuré le sauvetage financier de l’industrie minière calédonienne frappée par la crise des cours du métal. Moins de deux ans plus tard, le nickel calédonien va mieux, porté par la forte demande en métaux pour la transition énergétique et les aciers inoxydables. À l’origine de cette longue histoire, le géologue et industriel Jules Garnier, né à Saint-Etienne.

Jules Garnier en Nouvelle-Calédonie

Une rue et un lycée de Nouméa portent son nom, ainsi qu’un grand minéralier de la Société Le Nickel (SLN-Eramet). Jules Garnier a été un pionnier de l’industrie minière du nickel en Nouvelle-Calédonie. Le grand géologue est un peu tombé dans l’oubli en métropole. Sauf à Saint-Etienne, sa ville natale. Garnier est né en 1839 dans le département de la Loire qui est à l'époque un grand centre industriel et minier.
©la1ere

De Saint-Etienne à Nouméa

À Nouméa, qui s’appelle alors Port-de-France, Jules Garnier a laissé son empreinte. Le pionnier du nickel a découvert le minerai calédonien, celui des futurs aciers inoxydables. Le métal et les concentrés produits dans l’usine de Doniambo feront la fortune du Caillou. A Saint-Etienne, la prestigieuse École des Mines, celle de Jules Garnier, est toujours une pépinière de jeunes chercheurs, de géologues et d’ingénieurs.150 ans plus tard, deux étudiants calédoniens de l’École des Mines, Pauline Goldery et Hugo Denis, se trouvent au côté de Bernard Guy. Le géologue est passionné par Jules Garnier et par la Nouvelle-Calédonie. À Saint-Etienne, des documents originaux sont précieusement conservés. Livres et carte géologique de la Nouvelle-Calédonie sont signés Jules Garnier parti comme volontaire en 1863 pour une mission d’études sur les ressources minières du Territoire.

Deux étudiants calédoniens et leur professeur à l'Ecole des Mines de Saint-Etienne dans la Loire.

Deux usines et l'empreinte du nickel

Jules Garnier, le Stéphanois, s’est consacré toute sa vie à la géologie et aux ressources minières de la Nouvelle-Calédonie. En 1876, l’Académie des Sciences donne au nickel calédonien le nom de Garniérite. Le géologue sera à l’origine de la création de la Société Le Nickel au côté de John Higginson et d’Henri Marbeau. Très vite, le nickel sorti des fours calédoniens s’exportera en France, en Angleterre et en Allemagne (Ruhr et Silésie) où il contribuera au développement de l’industrie sidérurgique.

Edition originale d'un ouvrage de Jules Garnier. Les archives départementales et municipales, l'Ecole des Mines ainsi que la Médiathèque de Saint Etienne préservent la mémoire de Jules Garnier dans l'hexagone.

Le groupe Eramet héritier de Jules Garnier

Aujourd’hui encore deux usines du groupe Eramet - la SLN à Nouméa - Auber et Duval à Firminy, perpétuent la tradition industrielle des alliages et du nickel découverts par Jules Garnier. Une sculpture représentant le géologue stéphanois, photographié au musée de Mines de Saint-Etienne, a été reproduite par un artisan calédonien. Elle se trouve à l’entrée des bureaux de l’usine SLN de Doniambo. Le géologue stéphanois est mort en mars 1904. Loin de Nouméa, il repose au cimetière de Saint-Etienne, sa ville natale.