Trafic de cocaïne de République dominicaine : le procès de deux ex-policiers de la PAF s'ouvre à Paris

Agent de la Police aux frontières, image d'illustration.
Le procès de deux anciens fonctionnaires de la police aux frontières (PAF) de Roissy, accusés d'avoir facilité l'importation de cocaïne en provenance de République dominicaine, s'est ouvert ce lundi devant les assises de Paris.
Clément Geisse, 42 ans, et Christophe Peignelin, 56 ans, comparaissent notamment pour importation de stupéfiants en bande organisée - un crime passible de trente ans de réclusion - et corruption passive, devant la cour d'assises spéciale, composée de magistrats professionnels. Les deux hommes aux cheveux bruns coupés courts, l'un la mâchoire carrée, l'autre le visage émacié, ont pénétré dans le box des accusés, déclinant d'un ton grave leur identité et leur ancienne profession.
           

Valises chargées de cocaïne

Ils ont reconnu avoir permis sept à neuf passages de "mules" aux valises chargées de cocaïne en les aidant à contourner les contrôles de l'aéroport de Roissy, entre 2010 et le 25 janvier 2015, date de leur interpellation. Ils venaient de tenter de faire sortir deux valises contenant chacune 20 kilos de drogue.
           
A l'autre extrémité du box, figure Kamel Berkaoui, 43 ans, patron présumé du réseau démantelé à la suite d'une enquête de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), dénommée "Excédent bagage". Neuf membres présumés de son organisation sont également jugés par la cour.
           

Entre 540.000 et 620.000 euros empochés

Une vingtaine d'autres personnes, dont des "mules", ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel, une disjonction contestée par une partie de la défense dès l'ouverture des débats. Ceux-ci doivent permettre de comprendre comment l'ancien brigadier-chef Christophe Peignelin et son collègue Clément Geisse, bien vu de sa hiérarchie, en sont venus à participer à un trafic international de cocaïne. 
           
Les enquêteurs n'ont pas réussi à déterminer quelle quantité de drogue avait pu être importée depuis Punta Cana en République dominicaine. Les ex-policiers auraient empoché au total entre 540.000 et 620.000 euros, à raison de 40.000 euros par "mule" récupérée, selon une estimation fournie en interrogatoire par Clément Geisse. Le verdict est attendu le 7 février.