Traversée de l'Atlantique à la rame : sans nouvelle de Jean-Jacques Savin depuis la nuit de jeudi à vendredi

Le navigateur Jean-Jacques Savin, 75 ans, n'a plus donné signe de vie depuis la nuit de jeudi à vendredi. L'aventurier s'était élancé du Portugal le 1er janvier pour une traversée de l'Atlantique à la rame direction les Antilles

Le navigateur Jean-Jacques Savin n'a plus communiqué avec ses proches depuis la nuit de jeudi à vendredi. "Nous sommes très inquiets", ont indiqué à l'AFP des membres de son équipe de bénévoles qui suivent l'aventure du septuagénaire depuis la France et ont perdu sa trace au nord de Madère. "Malheureusement, depuis 00H34 vendredi, nous n'avons plus aucun contact ni aucune manifestation de sa part", ont-ils ajouté, précisant qu'il avait alors déclenché "ses deux balises de détresse nous indiquant être en grande difficulté". Depuis, plus rien.

Derouté en raison du mauvais temps 

Dans un texte publié samedi sur Facebook, sur la page "Jean-Jacques Savin : traversée de l'Atlantique à la rame", Manon sa fille a fait part de son inquiétude. "Tout a été mis immédiatement en oeuvre en coordination avec les services de secours en mer français, portugais et américains".  

L'équipe est notamment en contact avec le CROSS Gris-Nez du Pas-de-Calais, en charge des secours en mer des marins français. Lors des derniers contacts, Jean-Jacques Savin se trouvait au large, au nord de Madère et faisait route vers la petite île de Ponta Delgada, dans l'archipel des Açores, pour réparer. Car peu après son départ de Sagres au sud du Portugal le 1er janvier, l'aventurier avait été vite dérouté en raison de mauvais vents. Son parcours initial avait ainsi été rallongé de 900 km puis il devait rencontrer de graves problèmes d'énergie et de communication. Mercredi, sur sa page Facebook, Jean-Jacques Savin mentionnait la "forte houle et la force de vent", ajoutant qu'il était obligé d'"utiliser (son) désalinisateur manuel". "Cela me coûte de l'énergie physique. Rassurez-vous, je ne suis pas en danger !", écrivait-il.

Une nouvelle aventure pour Jean-Jacques Savin 

Jean-Jacques Savin, un habitant d'Arès sur le bassin d'Arcachon, entendait traverser l'Atlantique à la rame en canot et devenir "le doyen de l'Atlantique". A quelques heures de son départ, il avait d'ailleurs confié à Outre-mer la 1ère qu'il espérait rejoindre la Guadeloupe ou la Martinique au terme de cette traversée d'environ trois mois.

En 2019, il avait passé plus de quatre mois dans un bateau en forme de tonneau de trois mètres de long et 2,10 m de diamètre. Il avait ainsi traversé l'Atlantique en solitaire, poussé par les vents et les courants. Cet ancien pilote privé et conservateur de parc national en Afrique avait ainsi déjà rallié les Antilles qu'il espérait à nouveau rejoindre à la rame. "Je vais ramer huit heures par jour, et quand ça soufflera fort, je m'enferme", disait-il, se réjouissant du fait de bénéficier d'une nouvelle protection : l'attribution
d'un code lui permettant d'être vu par les radars des cargos. Une sécurité dont il n'avait pas pu bénéficier lors de sa précédente aventure il y a deux ans.