Trente ans après le drame d’Ouvéa, l'émotion et l'amertume du général Vidal qui commandait l’assaut sur la grotte [EXCLUSIF]

Trente ans après l’opération Victor qui a mis fin, le 5 mai 1988, à la prise d’otages d’Ouvéa, le général Jacques Vidal se souvient de ce jour avec une grande précision.
C’est un témoignage inédit, 30 ans après le drame d’ouvea. Le général Vidal, qui commandait l’assaut du 5 mai 1988 qui a causé la mort de 19 indépendantistes et deux militaires, regrette que l’opération n’ait pas été saluée par les autorités comme un succès militaire.
Trente ans après l’opération Victor qui a mis fin, dans un bain de sang, le 5 mai 1988 à l’aube, à la prise d’otages d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, le général Jacques Vidal se souvient de ce jour avec une grande précision. Pour la première fois, celui qui commandait les forces armées de la Nouvelle-Calédonie à l’époque et a donc mené l’opération Victor, a accepté de s’exprimer sur cet assaut qui a fait 19 morts du côté des militants indépendantistes et deux du côté militaire.

Amertume et émotion

Malgré le temps passé, Jacques Vidal ressent encore de l’amertume. Il peine à contenir ses larmes, lorsqu’il évoque la manière dont cette opération militaire a été accueillie en France. Faisant le parallèle avec certaines prises d’otages des années 70 sur la scène internationale, résolues par des interventions militaires elles aussi sanglantes, le général Vidal explique qu’il aurait souhaité que l’opération Victor soit considérée comme un succès militaire. "Mais nous avons été traité comme des assassins", déplore-t-il dans un sanglot. "Je ne demandais pas une récompense, mais je ne demandais pas d'être mal traité".

Regardez l’interview du général Vidal réalisée il y a quelques jours dans le cadre de notre série "Il y a 30 ans" : 


"Il y a 30 ans"

A l’occasion de ce 30ème anniversaire des tragiques événements d'Ouvéa qui ont ensuite mené à la signature des accords de Matignon en juin 1988, La1ere.fr a recueilli, 30 ans plus tard, les témoignages de tous les protagonistes de ces événements.

Outre le général Vidal, les journalistes Laura Philippon et Steeven Gnipate ont recueilli en Nouvelle-Calédonie et dans l’hexagone, les témoignages des anciens preneurs d’otage, gendarmes, militaires membres du GIGN, habitants d'Ouvéa et personnalités politiques calédoniennes qui ont vécu au plus près ces tragiques semaines d’avril, mai et juin 1988.

Retrouvez notre série "Il y a 30 ans" en cliquant ici.