Une tribune appelle à renoncer au projet minier de la Montagne d'Or en Guyane

Le site minier est à 125 km de Saint Laurent du Maroni et à quelques mètres de deux réserves écologiques
Une tribune, signée notamment du député européen Yannick Jadot et de la porte-parole de la Jeunesse autochtone en Guyane, demande mercredi au ministre de la Transition écologique François de Rugy de renoncer au projet industriel d'extraction d'or Montagne d'or en Guyane.
Ce projet, le plus important projet de mine d'or à ciel ouvert français, à l'étude en Guyane, prévoit l'exploitation d'une mine de 2,5 km de long, à partir de 2022, au sud de Saint-Laurent du Maroni, en forêt tropicale, via un procédé de récupération de l'or par cyanuration en circuit fermé.
 

"Catastrophes environnementales et sanitaires"

"Quand allez-vous enfin renoncer au projet minier de la 'Montagne d'or' en Guyane ?", demandent les signataires dans cette tribune publiée dans Libération, dans laquelle on retrouve aussi le candidat écologiste aux européennes Alexis Tiouka, expert en droit des peuples autochtones, et le comédien Lambert Wilson. La1ère avait rencontré Alexis Tiouka le 17 janvier. Il avait expliqué son opposition au projet  dans cette vidéo ci-dessous :
 
Revenant sur la récente rupture d'un barrage minier qui a fait 110 morts et 238 disparus au Brésil, ils soulignent que "des ruptures de digues et de barrages, il y en a eu 26 dans le monde ces vingt dernières années. Plus d'une par an. Preuve n'est donc plus à faire que ces mines à ciel ouvert sont des catastrophes environnementales et sanitaires", insistent-ils. Ils demandent au ministre, qui doit s'exprimer jeudi à l'Assemblée nationale dans le cadre d'un débat organisé sur l'utilisation du cyanure dans l'extraction aurifère, de "s'insurger contre l'utilisation de ce poison". 
 

750 emplois directs   

Le projet Montagne d'or, soutenu par le patronat local et une partie des élus, est conduit par un consortium réunissant le russe Nordgold et le canadien Columbus Gold. Il permettrait la création de 750 emplois directs majoritairement locaux et 3.000 emplois indirects, selon ses promoteurs. Il est combattu par les associations de défense de l'environnement et les organisations amérindiennes de Guyane.
    
Le président de Montagne d'Or, Pierre Paris, a précisé récemment à l'AFP qu'en France, la réglementation ne permettait pas de construire un barrage s'il existait des installations en contrebas, comme c'était le cas au Brésil. Il a aussi rappelé que les méthodes de construction de barrages doivent en France être validées par deux organismes de contrôle.