La Réunion et Saint-Pierre et Miquelon au cœur d’un des plus gros festivals photo de nature d’Europe

Montier Photo Festival
En Haute-Marne, près de Saint-Dizier, plus de 40 000 visiteurs ont pu admirer des photos d’animaux emblématiques d’outre-mer lors du 27ème Festival international de la photo animalière et de nature.

L’araignée Zernié, scorpion, le lézard vert des haut du Maïdo, la paille en queue ou encore l’Equilibriste… quelques-unes des espèces endémiques de l’île de la Réunion. Dans l’un des plus grands stands du festival, Jean-François Bègue présente 39 photos, un aperçu de la beauté de la biodiversité animale endémique de l’île Bourbon."C’est la 5ᵉ fois que j’expose ici au festival de Montier-en-Der, explique cet artiste réunionnais, photographe amateur. D’habitude, je candidate comme les autres milliers de photographes professionnels et amateurs. Mais cette année, les organisateurs sont venus me chercher ! Et je suis ravi de proposer cette nouvelle exposition de mon travail photographique sur la faune particulière de mon île."

Stand de la Réunion au Montier Photo Festival

Et pour cause : le thème de cette 27ᵉ édition du festival était la biodiversité en France.

"Il nous fallait absolument des photos qui présentent la faune outre-mer, explique Régis Fournel, le président et fondateur du "Montier festival photo", l’un des trois plus gros festivals photo en Europe dédié au monde animalier et à la nature. "On ne peut pas parler de la France sans prendre en compte nos territoires ultramarins. D’autant moins que la plus grosse biodiversité endémique française se trouve outre-mer. Et connaissant le travail magnifique de Jean-François Bègue, je ne pouvais pas présenter cette édition 2024 sans offrir au public l’expertise de cet amateur de talent et de ses équipes".

La Réunion est présente avec une délégation de six personnes

 Car le photographe naturaliste qui possède plus de 200 000 clichés qu’il a réalisé sur des espèces animales et végétales uniques à La Réunion - "c’est une manière de documenter les pouvoirs locaux sur ces espèces typiquement réunionnaises. " - est venu en Haute-Marne avec toute une équipe : six personnes (professionnelles et amateurs), toutes investies dans la préservation de la nature sur l’île. Une délégation venue à ses frais à ce festival. "Nous avons dépensé quelque 15 000 euros pour réaliser les tirages, les transporter et payer nos billets d’avion, insiste Aurelie Dubard-Grondin, présidente de l’association O’Sphere à Entre-Deux. C’est une passion que de défendre notre si belle et si unique nature ".

Photo du lézard vert des hauts avec ce arrière plan Jfrancois bègue, le photographe réunionnais.

 

"Nous sommes là à la fois pour répondre aux questions des visiteurs et pour animer des ateliers et des débats, poursuit Olivier Clain, un des piliers de Plant’Ali. La nature dans notre île est exceptionnelle. Or, on ne va pas se le cacher : notre biodiversité est en train de disparaitre à cause des plantes envahissantes et certains animaux introduits volontairement ou pas à La Réunion. Grâce à notre travail sur le terrain et grâce aux photos, on essaye à notre manière de défendre l’environnement. Notre environnement, histoire aussi d’attirer les curieux et les passionnés de nature sur notre île".

"La nature, c’est notre poumon"

Dans une contre-allée de l’exposition, deux espaces dédiés aux ateliers. À commencer par celui de Charlotte Druguet, illustratrice scientifique à l’Étang-Salé, qui présente des aquarelles d’espèces exotiques envahissantes à la réunion :  "Le dessin est plus léger que la photo et l’observation de chaque espèce est plus rapide pour la reconnaître, car je mets en avant le ou les détails importants de la plante pour la reconnaître. Et ainsi : agir au plus vite pour la retirer de notre environnement."

Charlotte druguet, illustratrice scientifique de la Réunion

 

À côté de Charlotte, une collégienne réunionnaise de 4ᵉ anime un autre atelier à destination des enfants et des scolaires en visite au festival : "La nature, c’est notre poumon, insiste Lauviah Grondin, 13 ans. J’essaye de motiver ici les jeunes comme moi à eux aussi se mobiliser pour protéger notre environnement et la nature, comme je le fais pour la réunion avec quelque 300 autres enfants. Je suis contente d’être venue ici partager mon expérience."

J’espère que de nombreux enfants de métropole se mobiliseront, eux aussi, ici comme nous à la réunion, car si notre nature se dégrade, alors, on ne respirera plus."

Lauviah Grondin

 "C’est l’une des évolutions de notre festival, poursuit Régis Fournel. Les animaux sans la flore et sans la nature, ce n’est plus suffisant pour les défendre au travers de la photo animalière. En agissant pour la nature, on permet à ces animaux magnifiques de survivre. C’est pour cela que l’on a créé tous ces ateliers, ces débats, ces conférences et ces tables rondes durant les quatre jours du Festival. Et on est très heureux que des ultramarins viennent ici à Montier-en-Der pour le montrer".

Harfang des neiges de Saint-Pierre et Miquelon

Montrer la beauté de la nature, c’est le métier de Grégory Pol, photographe explorateur. Ancien navigateur et plongeur de la Marine nationale, ce spécialiste du monde marin a découvert Saint-Pierre et Miquelon en 2012 au cours d’une mission de trois ans sur l’archipel. Depuis, il y retourne très souvent Et en devenu un profond défenseur. "Je suis même devenu ambassadeur SPM-Fier, le Forum des Initiatives Entrepreneuriales en Réseau - l'agence de développement de l’archipel, reconnaît l’ancien militaire. Cet archipel atypique reste trop méconnu, y compris en France."

Beaucoup de gens qui découvrent mes photos pensent que SPM se situe en Scandinavie ou au Groenland. Grâce à mes photos, exposées ou dans mes livres, je participe à donner envie à des gens de se rendre sur cet archipel que j’aime tant. Et il y a tant de belles choses à voir là-bas, y compris parmi les animaux"

Gregory Pol

 

Gregory Pol présente 25 clichés saisissant de la nature et de la faune locale, comme le portrait de ce harfang tout excité – une chouette des neiges – ou encore ce lièvre arctique – des animaux emblématiques qui captent le regard des visiteurs et des festivaliers. "Je vais continuer de photographier la nature à SPM, car l’archipel est, lui aussi, confronté au réchauffement climatique. Et il est important de le montrer, insiste ce photographe aventurier"

Stand Saint-Pierre et Miquelon avec explications de Grégory Pol, le photographe de SPM

Les candidatures pour 2025 sont déjà ouvertes

Près de 41 000 visiteurs ont déambulé dans les allées au long des quatre jours de ce festival devenu légendaire chez les pros comme les amateurs. Près de 3200 candidatures cette année pour seulement une centaine de photographes retenus et exposés à quelques pas du Lac du Der, le deuxième site ornithologique de France hexagonale après la Camargue.

L’an prochain, place à l’animal et l’astronomie.  D’ores et déjà La Réunion sera encore présente avec le travail du photographe Luc Perrot qui vit et photographie le ciel à la Réunion. Les candidats pour l’édition 2025 ont jusqu’au 31 janvier 2025 pour présenter un projet photo lié au thème de l’an prochain… Avis aux amateurs et professionnels outre-mer !