Trois projets soutenant l'industrie culturelle en Outre-mer récompensés par l'État

Image d'illustration.
L'appel à projet "La grande fabrique de l'image", inscrit dans le plan France 2030 voulu par le gouvernement, a récompensé deux lauréats aux Antilles et un troisième à La Réunion. L'annonce a été faite le vendredi 19 mai par la ministre de la Culture. Les lauréats souhaitent créer des écoles de cinéma ou de développement des jeux vidéos.

Une bonne nouvelle pour les industries créatives et culturelles présentes dans les Outre-mer. Vendredi 19 mai, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a annoncé pendant une cérémonie au festival de Cannes les 68 lauréats de "La grande fabrique de l'image", un appel à projet lancé par le gouvernement pour pallier le manque d'infrastructures de tournage et le manque de formations dans le cinéma.

Sur les 68 dossiers retenus, trois touchent directement les Outre-mer. À La Réunion, l'école Rubika présente dans l'Hexagone et sur la scène internationale, veut créer une antenne sur l'île. Spécialisée dans les jeux vidéos et l'animation 2D/3D, l'école cherche une "diversité culturelle" à La Réunion, comme l'explique le directeur général de Rubika : "La Réunion n'était pas le 1er département où l'on voulait aller au départ, mais c'est devenu une évidence. La richesse culturelle de l'île est un plus pour nos futurs étudiants", relate Stéphane André.

"Tout s'est bien aligné"

À la base, l'idée du projet vient de la créatrice de l'école, Marie-Anne Fontenier. "Elle a passé beaucoup de temps à La Réunion. C'est naturellement le projet lui est venu", explique Stéphane André. Rubika est en partenariat sur place avec deux studios réunionnais, le studio d'animation Gao Shan et le Studio Pitaya, qui est spécialisé dans le développement de jeux vidéos. "On s'est hyper bien entendu, tous s'est bien aligné et surtout, notre projet est arrivé au bon moment", se réjouit-il.

L'objectif est de créer un écosystème d'emplois dans le bassin Indien et de correspondre au marché.

Stéphane André, directeur général de Rubika

Miser sur le marché du jeu vidéo ou celui de l'animation dans le bassin Indien peut passer par une créativité inspirée par des vécus sur l'île. Pour Stéphane André, "l'industrie se nourrit de contes et de légendes pour créer. Les étudiants viendront avec leurs propres imaginaires, imaginez des films ou des jeux vidéos inspirés de leur propre culture, ça va cartonner !" 

"Redynamiser l'industrie des Antilles"

Outre Atlantique dans la Caraïbe, deux projets ont été sélectionnés par le ministère de la Culture : Kourtrajmé Karaibes en Guadeloupe et Parallel 14 en Martinique. Pour Samantha Balégant, directrice communication de l'école de cinéma Kourtrajmé, la nouvelle était inatentue et très bienvenue : "C'est un coup de pouce pour nos formations. Les financements vont permettre des formations pérennes, c'est un vrai levier !"

Kourtrajmé est une école de cinéma basée à Marseille et à Montfermeil, mais aussi au Sénégal, à Dakar. Avec la création d'un pôle aux Antilles, l'école compte former ses étudiants aux métiers de scénariste et aux techniques de tournage tout en favorisant leur insertion professionnelle en Guadeloupe, Martinique et en Guyane. "On a besoin d'inclure l'identité caribéenne dans l'univers du cinéma français" explique la Guadeloupéenne.

L'école Kourtrajmé est en partenariat avec Parallel 14, en Martinique. Plus axé sur le numérique, Parallel 14 veut s'imposer comme la première académie privée de la Caraïbe, en formant à l'animation 3D et aux effets spéciaux numériques. "On prévoit de créer des formations en Martinique et en Guyane", précise Samantha Balégant.

Pour intégrer Kourtrajmé Karaibes, l'appel à candidature est déjà lancé et se terminera le 15 juin prochain. La première rentrée est prévue pour octobre 2023. Il faudra être un peu plus patient pour Rubika Réunion, qui devrait ouvrir ses portes en septembre 2024, à Saint-Paul.