Plus de 8 300 délégués originaires de 184 pays se sont réunis au congrès de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) la semaine dernière à Hawaï. La dernière liste rouge des espèces menacées a été dévoilée. La1ere.fr vous donne des exemples concrets Outre-mer.
Pour préserver la diversité de la nature, il faut la connaître. Partant de ce principe, l’UICN, l’union internationale pour la conservation de la nature, qui a été fondée en 1948 à Fontainebleau, établit une liste rouge des espèces menacées pour mieux les sauvegarder. Et parfois ça marche. Exemple récent : le Panda géant qui est passé du statut d’"espèce en danger" à "vulnérable" grâce au reboisement et à une protection efficace des forêts voulue par le gouvernement chinois.
Sixième extinction de biodiversité
Sur cette liste rouge, dont la dernière mouture a été dévoilée lors du congrès international de l'UICN à Hawaï, figurent de nombreuses espèces d’outre-mer. A La Réunion, par exemple, plus d’un tiers des espèces d’oiseaux sont menacées (un tiers des poissons d’eau douce, 21% des libellules ainsi que 14% des papillons de jour). En Martinique, selon l’ONF, des espèces animales ont déjà disparu : des aras, des perroquets ou des flamands roses. La1ere.fr a choisi de vous parler de trois espèces emblématiques menacées:
#1 Le Tuit-tuit
L’échenilleur de La Réunion, baptisé localement Tuit-tuit, est "En danger critique d’extinction". Il subsiste environ 50 couples au monde cantonnées sur près de 400 hectares de terres situés sur la réserve de la Roche-Ecrite à La Réunion. Ce petit passereau au plumage gris ou brun doit son nom créole au bruit qu’il émet. Il est très mobile et bruyant (voir vidéo de la LPO ci-dessous).
Le facteur majeur de son déclin demeure la prédation par les chats et les rats noirs, introduits par l’homme. Leur présence est entretenue par les nombreux déchets abandonnés en dehors des lieux de collecte.
L’iguane des petites Antilles, dont le nom scientifique est iguana delicatessima, est classée "vulnérable" par l’UICN. Toutefois, la situation de ce gros lézard à travers les petites Antilles est loin d’être uniforme. A la Désirade, on compte une grosse colonie d’igana delicatessima (son nom scientifique), de même que sur l’îlet Chancel en Martinique où l’on veille sur eux. En revanche, à Marie-Galante, c’est une espèce désormais éteinte.
Autre menace qui pèse sur l’iguane des petites Antilles : l’iguane vert ou iguane commun qui est beaucoup plus costaud et qui a tendance à prendre toute la place. C’est lui qui a fait quasiment disparaître aux Saintes l’iguane des petites Antilles. La Désirade ainsi que l’île de Saint-Barthélémy ont pour l’instant échappé à l’introduction de l’iguane vert. A La Désirade, dès con arrivée, le vistuer est sensibilisé à la question (voir image ci-dessous).
En Polynésie française, l’île de Raiatea abrite un arbuste unique au monde, le Tiare’Apetahi, qui donne des fleurs délicates et odorantes (à ne pas confondre avec le tiare Tahiti). Cet arbuste est en danger critique d’extinction, selon l’UICN. Malgré sa protection depuis 1996, les pressions sur cette plante sont nombreuses. Les rats, les cochons sauvages et les plantes invasives menacent la survie d’une espèce emblématique de la culture polynésienne.
De dépit, elle monte au sommet du mont Temehani à Raiatea pour se donner la mort. Mais auparavant, elle décide de se couper le bras et de le planter dans la terre, la main vers le ciel. Le lendemain, des promeneurs découvrent des fleurs blanches en forme de mains ouvertes sur tout le plateau. C’est pourquoi, ces fleurs portent le nom de tiare’Apetahi.