Un dispositif pour reloger les familles expulsées des bidonvilles de Mayotte et de Guyane

Opération de destruction des cases insalubres à Koungou, lieu dit Jamaïque
En finançant la construction des bâtiments, l’Etat entend proposer des loyers à moins de 200 euros par mois pour une famille. Le dispositif expérimental doit durer cinq ans.

Comment reloger les personnes expulsées des bidonvilles en Guyane et à Mayotte ? Alors que les préfets locaux multiplient les destructions de quartiers informels, le gouvernement prévoit, pour une durée de cinq ans, de proposer des logements adaptés aux foyers les plus précaires. En finançant jusqu’à 100% la construction des logements, l’Etat promet des loyers oscillants entre 150 et 180 euros par mois pour une famille. Outre les loyers bon marché, le dispositif doit permettre d’accélérer le temps de traitement des dossiers des familles en attente de relogement.

La priorité c’est de permettre aux habitants des bidonvilles de se loger dans la dignité et la sécurité. L’accès à un toit, l’accès à l’eau, le fait de pouvoir cuisiner doivent être garantis sur l’ensemble du territoire.

Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement.

 

"Les deux jambes" de la lutte contre l'habitat informel

"La politique de résorption des bidonvilles repose sur deux jambes : d’une part l’évacuation et la destruction de l’habitat informel, d’autre part, la construction rapide de logements adaptés", indique le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, dans un communiqué. En août dernier, le ministre avait consacré une partie de sa visite officielle à Mayotte à la question du logement insalubre, en se rendant sur un site d’habitations illégales.

Pour plus de souplesse, le ministre précise que "les préfets pourront adapter les règles et le niveau de financement de ce nouveau dispositif". La stratégie gouvernementale de lutte contre l’habitat insalubre passe aussi par un appel à projet : "un toit pour tous en Outre-mer". Lancé en juillet dernier, il vise à inciter les professionnels du bâtiment à penser des logements adaptés aux contraintes locales, notamment en terme de ressources et de matériaux disponibles.