L'homme accusé du viol d'une policière dans la nuit du 1er au 2 février 2020 a enfin reconnu les faits devant la cour criminelle de Versailles, plus d'un an après les faits. Fernando*, d'origine guyanaise et pompier dans la ville de Paris, comparaît pour avoir violé à son domicile de Guyancourt (78) une policière de 40 ans. Alors qu'elle rentrait chez elle aux alentours de 4h du matin, la victime a été agressée par le pompier qui s'était caché dans son escalier après l'avoir suivie depuis l'autoroute.
"Il m'a projetée dans mon entrée. Je donnais des coups dans tous les sens mais il me maîtrisait. Il m’étranglait. À un moment, j’ai fermé les yeux, je suis sortie de mon corps et je me suis laissée mourir", a-t-elle raconté à la barre, comme le relate Le Parisien. L'agresseur parvient malheureusement à ses fins. Au bout de quelques minutes, elle raconte avoir réussi à se dégager et à appeler ses voisins à l'aide, alors que le violeur prend la fuite.
Explications bancales
Depuis son arrestation à la caserne Blanche (Paris IXe) le 5 février 2020, Fernando a nié les faits, se plaçant en "martyr de la justice". Pourtant, sa montre est retrouvée sur les lieux de l'agression. Un cheveu de la victime est également prélevé dans sa voiture. L'enquête démontrera par la suite que son téléphone a bien borné à Guyancourt et sur le même trajet que celui de la victime. Durant de long mois, Fernando maintient qu'il a passé la soirée avec des amis à Paris, qu'il ne s'est pas rendu à Guyancourt et que la montre était en fait un cadeau pour une personne sans domicile fixe.
Mais l'enquête, menée par la sûreté départementale des Yvelines, continue d'apporter des éléments accablants. Déjà, lors de sa garde à vue, un homme s'en est pris physiquement à Fernando, jurant que ce dernier était l'homme qu'il avait tenté d'arrêter un mois plus tôt alors qu'il allait agresser une femme, toujours à Guyancourt.
Des recherches révélatrices
Les policiers découvrent aussi que l'homme, natif de Cayenne et domicilié à Saint-Rémy-les-Chevreuses, consultait frénétiquement sur Internet des contenus pornographiques et zoophiles et qu'il avait recherché à plusieurs reprises les mots-clés "viol" et "Guyancourt" dans les jours qui ont suivi les faits, alors que rien n'était encore paru dans la presse.
Un portrait loin de celui dressé par ses collègues de la brigade des sapeurs pompiers de Paris, où il est employé depuis 2003. Tous se sont dits "dégoûtés" et "choqués", tombant de haut face aux faits décrits devant la cour criminelle. "La brigade de sapeurs-pompiers de Paris condamne avec la plus grande fermeté ces faits et témoigne son soutien le plus appuyé à la victime, a déclaré un porte-parole de la BSPP au Parisien. Si les faits sont avérés, il sera bien entendu immédiatement rayé des contrôles."
Jusqu'à mardi, l'homme clamait son innocence. Placé en détention provisoire depuis le 7 février 2020, il encourt 15 ans de réclusion criminelle.
* prénom changé.