Elle croyait posséder un banal vase chinois, il est adjugé une fortune. Ce vase était proposé par la maison Osenat à Fontainebleau près de Paris, parmi une collection de mobilier et d'objets d'art divers. La vendeuse, installée en Nouvelle-Calédonie, "est une dame qui a hérité du vase de sa mère, qui elle-même en a hérité de sa mère, une grande collectionneuse parisienne au siècle dernier", a expliqué à l'AFP le directeur objets d'art d'Osenat, Cédric Laborde.
L'objet faisait partie des possessions laissées par la mère de la vendeuse à sa mort, dans son appartement de Saint-Briac-sur-Mer, sur la côte bretonne. La vendeuse "était loin, elle n'a même pas vu le vase, elle l'a fait transporter à Paris. C'est une histoire insensée", a affirmé le commissaire-priseur Jean-Pierre Osenat.
Ce vase de forme Tianqiuping, bleu et blanc, en porcelaine et émaux polychromes, avec dessins de dragons et de nuages, fait 54 cm de hauteur et 40 cm de diamètre. Estimé par les experts entre 1.500 et 2.000 euros, il a été remporté grâce à une enchère de 7,7 millions d'euros, soit un prix --frais compris-- de 9,121 millions d'euros.
Toute la question est de savoir de quelle époque il date. Si c'est du XXe siècle, comme l'ont conclu les experts, l'objet est relativement banal. Si c'est du XVIIIe siècle, cela en fait une pièce extrêmement rare, justifiant le prix d'achat.
À partir du moment où on a rendu public le catalogue, on a vu que ça bougeait énormément : les Chinois venaient voir le vase, de plus en plus nombreux. L'expert a dit qu'il continuait à penser qu'il n'était pas ancien
Cédric Laborde, directeur d'objets d'art d'Osenat
La vente a donné lieu à une bataille d'enchères entre 20 à 30 enchérisseurs, la majorité au téléphone, quelques-uns dans la salle. L'acheteur est chinois. "Les Chinois sont passionnés par leur histoire et sont fiers de reprendre leur patrimoine. Je pense que ce vase n'est pas destiné à être caché des regards, mais exposé dans un musée", selon le cadre de la maison d'enchères.
Quant à la vendeuse, elle a été abasourdie par la nouvelle. "Elle aurait pu le vendre à l'antiquaire du coin. C'est une belle histoire pour cette dame, et pour mon métier, pour le principe même de la vente publique", a souligné M. Laborde.