Vingt ovules contenant en tout 249 g de cocaïne. Vingt ovules qui étaient dans le corps d'une jeune femme, Davina, âgée de 23 ans. Alors qu’elle était arrivée de Guyane en avion le 6 octobre, les douaniers l’ont contrôlée deux jours plus tard en gare de Potiers (Vienne). C’est là, qu’une radio a permis de révéler tout ce que la jeune femme avait ingéré. Cette dernière assure aux enquêteurs que "c’est la première fois qu’elle faisait ça", selon le quotidien La Nouvelle République. Pourtant, à la police judiciaire de Poitiers, ils ont constaté que c’était déjà son cinquième voyage en Guyane de l’année. Surtout, son frère vient de sortir de détention après une condamnation pour… trafic de produits stupéfiants.
Le parquet a fait le rapprochement et a condamné la Guyanaise à six mois de détention et 17 000 € d’amende. Cette somme correspondant à la valeur de la cocaïne retrouvée dans son corps. Toujours selon le quotidien régional, l’avocate de la défense a déploré que la justice condamne surtout les "mules". Il faut dire que sans travail, mère de deux enfants et vivant au RSA à Niort (Deux-Sèvres), elle est une proie facile à convaincre pour les trafiquants de drogue qui promettent des sommes importantes. Pourtant, la jeune femme assure avoir payé les 4 000 € du voyage avec son argent pour pouvoir gagner 1 500 €. Une erreur d’arithmétique que le parquet n’a pas traduit en geste altruiste dans son jugement.
Niort et les "mules" guyanaises
Ce n’est pas la première fois qu’une "mule" originaire de Guyane, ou du Surinam est arrêtée dans cette ville de Nouvelle-Aquitaine. En 2018 déjà, un Guyanais de 27 ans avait été condamné à trois ans de prison dont un an ferme pour avoir transporté 243 grammes de cocaïne. En 2019, c’est une femme de 54 ans venant du Suriname qui est arrêtée à Niort.
Elle avait ingéré 84 ovules, représentant 584 g et avait disséminé le reste dans ses vêtements, c’est en tout 1,7 kg de cocaïne qu’elle transportait sur elle, un record !
Quand elle était encore en poste dans la ville des Deux-Sèvres en tant que procureure de la République, Natacha Rateau avait indiqué à nos confrères de France Bleu, que Niort avait des liens particuliers avec la Guyane. En effet, la cocaïne est produite au Venezuela et au Surinam. Les "mules" la transportant ensuite en avion depuis le département français d’Amérique du Sud. L’office central pour la répression des stupéfiants avait d’ailleurs classé Niort dans les dix villes choisies par les trafiquants comme porte d’entrée.