Le vaccin contre la dengue de Sanofi autorisé dans l'Union européenne

Le tout premier vaccin contre la dengue est désormais autorisé à la vente en Europe pour des personnes ayant déjà été infectées une fois par le virus, selon son fabricant, le français Sanofi.
Dengvaxia, le premier vaccin contre la dengue au monde, est désormais autorisé à la vente en Europe pour des personnes ayant déjà été infectées une fois par le virus, a annoncé, mercredi 19 décembre, son fabricant, le français Sanofi.

Le vaccin sera indiqué pour prévenir la dengue chez des personnes de 9 à 45 ans ayant déjà contracté le virus par le passé, et vivant dans des zones où il est endémique, selon un communiqué du groupe.
Aussi Dengvaxia devrait surtout être mis à disposition dans certains territoires européens d'outre-mer de climat tropical, comme les Antilles françaises, la Polynésie française ou encore l'île de la Réunion, durement frappée cette année par une épidémie de dengue.
 

Prévenir une seconde infection

Dans de tels territoires où la dengue revient régulièrement, "des personnes qui ont déjà contracté la maladie risquent d'être réinfectées par le virus", selon le Dr. Su-Peing Ng, responsable des affaires médicales globales de Sanofi Pasteur, l'entité vaccins de Sanofi, cité dans le communiqué.

"Comme la seconde infection a tendance à être plus sévère que la première, il est important de pouvoir offrir à ces personnes un vaccin qui pourrait les protéger contre des infections ultérieures", a ajouté cette responsable.


Depuis fin 2015, Dengvaxia a déjà été approuvé dans plusieurs pays endémiques en Amérique latine et en Asie, notamment au Mexique, au Brésil ainsi qu'aux Philippines.

L'agence américaine du médicament (FDA) est aussi en train de l'évaluer et doit se prononcer sur un éventuel feu vert commercial aux Etats-Unis d'ici au 1er mai 2019.
Cependant jusqu'à présent les ventes de Dengvaxia ont été extrêmement modestes, à tel point que Sanofi ne communique plus directement sur leurs montants lors de ses résultats trimestriels.
 

Scandale d'Etat à Manille

Car fin 2017, de nouvelles données cliniques avaient montré que ce vaccin pouvait aggraver les symptômes de la dengue chez des personnes n'ayant jamais été infectées auparavant par ce virus, transmis par un moustique.
De quoi limiter grandement ses ventes, d'autant qu'aux Philippines, la commercialisation de Dengvaxia a tourné au scandale d'Etat : Manille a accusé l'an dernier ce vaccin d'avoir causé la mort de dizaines d'enfants.
Sanofi a toujours fermement démenti ces accusations, expliquant n'avoir jamais identifié aucun décès lié à l'administration de son vaccin.