Vaccin Novavax : accueil mitigé dans les Outre-mer

Le vaccin Novavax est désormais autorisé en France.
L'annonce faite par Emmanuel Macron de livrer en priorité le vaccin Novavax aux territoires ultramarins a suscité vendredi des réactions mitigées en Outre-mer où l'opposition à la vaccination contre le Covid reste vive sur fond de crise sociale.

Le Novavax, sans ARN messager, "ça change rien", a réagi auprès de l'AFP Guy Frédéric, président en Guyane de l'association Santé-respect pour tous, fortement mobilisée contre l'obligation vaccinale dans ce département où 60% des plus de douze ans ne sont pas ou pas totalement vaccinés. "L'obligation vaccinale, c'est elle qui pose problème, pas le type de vaccin", estime-t-il, regrettant que "le gouvernement s'acharne à passer en force". Si Sophie Charles, maire sans étiquette de Saint-Laurent du Maroni, salue "une bonne nouvelle", elle "craint fort que cela ne change rien".

Ce scepticisme est partagé en Guadeloupe, où la couverture vaccinale (deux doses) atteint 41,85% chez les plus de 12 ans.
"Nous ne voulons pas de Novavax, de Pfizer, de Moderna ni aucun autre, nous voulons qu'il y ait une prise en charge de santé en Guadeloupe, conforme, qui se colle à la réalité sanitaire de notre pays qui en terme de maladie, qui en terme de réponse publique en matière de santé", a déclaré à l'AFP Gaby Clavier, délégué syndical UTS UGTG du CHU de la Guadeloupe.
Interrogé sur le même sujet, le leader du collectif LKP, Elie Domota, a dénoncé un "mépris colonial le plus total". "On entend des choses qui tombent à la radio à la télé, mais nous ne sommes aucunement consultés, ni auditionnés, ni négociés
sur quoi que ce soit"
, a-t-il déclaré à l'AFP.

Ces derniers mois, l'opposition au pass vaccinal et à l'obligation vaccinale des personnels soignants notamment, s'est traduite en Martinique et surtout en Guadeloupe par de grands mouvements sociaux, des barrages routiers, et des violences répétées.