La vente de cigares encore en hausse à Cuba

Préparation d'un cigare lors de la 22e Convention du cigare à La Havane.
Avec près de 489 millions d'euros de vente l'an dernier, le marché du cigare cubain se porte bien, même si sa croissance a ralenti. Les résultats sont largement commentés en ce moment à la 22ème édition du festival Habanos qui réunit à la Havane les professionnels et les afficionados du cigare.
 
Le chiffre d'affaires du cigare cubain, dévoilé lors du festival Habanos, a encore progressé de 2% l'an dernier.  C'est toutefois la plus petite hausse depuis six ans. Les ventes en Asie ont baissé de 3%, à cause notamment de la crise politique à Hong Kong.  Elles avaient pourtant augmenté de 9% sur ce continent en 2018. Et malgré la panique liée au coronavirus, le co-président d’Habanos, Luis Sanchez-Harquindey reste optimiste.
 

Un des points forts de notre business est sa globalité :  des circonstances difficiles dans un marché peuvent être compensées par d'autres : des marchés émergents, par exemple, le Proche Orient, certaines régions de la Caraïbe et l'Europe de l'est. 
Luis Sanchez-Harquindey, co-président d’Habanos

   

Le marché des États-Unis toujours fermé

Les cinq principaux pays consommateurs de cigares cubains sont l'Espagne, la Chine, la France, l'Allemagne, et puis Cuba. L'Europe représente 53% des ventes. En raison de l'embargo imposé par Washington depuis 1962, les Américains ne peuvent pas en acheter. Une situation que déplore David Savona, rédacteur-en-chef de Cigar Aficionado Magazine :
 

Le rêve de beaucoup d'Américains est de pouvoir acheter légalement des cigares cubains aux États-Unis. Ils attendent cela depuis longtemps. Ils peuvent acheter certains cigares cubains à l'étranger pour les ramener chez eux. 
David Savona, rédacteur-en-chef de Cigar Aficionado Magazine

  

République Dominicaine et Nicaragua ont pris le relais

En l'absence de produits cubains, le marché des États-Unis est largement dominé par des cigares de la République Dominicaine et du Nicaragua. La production dans ces pays est gérée par une poignée de familles qui ont fui Cuba dans les années soixante, en emportant parfois des semences. Elles emploient  des dizaines de milliers de personnes.
 
©Brett Kline, Nicole Coisman, Philippe Champenois