Avec ses 118 îles au cœur du Pacifique Sud et une zone maritime vaste comme l'Europe, la Polynésie française est en première ligne pour la préservation des océans. Avec 5 millions et demi de km2, la Polynésie représente la moitié du domaine maritime français et est le deuxième espace maritime du Pacifique Sud. Ses eaux, d'une exceptionnelle biodiversité, sont essentielles pour le territoire et son économie.
Le projet du grand mur bleu du Pacifique
Pour endiguer l'accélération de ces phénomènes, la Polynésie tente de s'adapter. Son président, Édouard Fritch, a annoncé en février 2022 le lancement du projet "Grand mur bleu du Pacifique", une aire marine protégée de 500 000 km2 dans les îles Australes, finalisé d'ici à 2030. Depuis cette annonce, des mesures concrètes sont attendues par les acteurs locaux déjà engagés dans la préservation de leur écosystème marin.
Des acteurs qui œuvrent déjà à la préservation de la faune et de la flore
Plus de 800 espèces de crustacés, 170 espèces de coraux, 11 espèces de dauphins et environ 400 espèces d’algues sont protégées grâce à la ZEE (zone économique exclusive). Mais, depuis une trentaine d'années, l'urbanisation, la surpêche ou encore la pollution sont autant de menaces qui pèsent sur l’archipel. Des initiatives sont menées par la population et les acteurs locaux pour lutter contre ces risques.
- Le Rahui
Certaines communes ont décidé de réinstaurer cette pratique ancestrale tombée en désuétude pendant des décennies. Destiné à établir des zones interdites d’accès temporairement pour favoriser la régénération de la vie marine, ce mode ancestral de la pêche polynésienne connaît un renouveau depuis quelques années jusqu’à inspirer le rahui géant du grand mur bleu. On compte aujourd’hui une vingtaine de Rahui sur l’ensemble de l’archipel.
- Les jardins de coraux
En 20 ans, le territoire a perdu 20% de ses coraux et 15 % de plus risque d’être perdus dans les deux prochaines décennies. La bataille contre le blanchissement du corail et la prolifération de l’algue brune turbinaria n'est pas gagnée. Grâce à l’implantation de jardins de corail, l’espoir renaît. Des branches de corail prélevés, bouturés et transplantés présentent des résultats encourageants.
- La protection des baleines et des tortues marines
Les eaux polynésiennes sont classées sanctuaire marin pour les baleines depuis 2002. Une nouvelle activité touristique le "whale watching" soit l’observation au plus près des baleines se développe avec des conséquences encore peu connues. La vigilance est plus que jamais de mise pour la biologiste Charlotte Esposito et son association Océania qui œuvre pour la protection de ses grands mammifères aquatiques.
Une autre espèce protégée, les tortues marines, voit cependant sa population décroître. Cécile Gaspar, vétérinaire et fondatrice de Te Mana O Te Moana, s’occupe de soigner des tortues marines malades ou blessées dans un lieu dédié. Braconnage, pollution plastique et nuisances de bateaux sont les grands risques encourus par les animaux.
Jason, un acteur engagé dans la préservation de son territoire
Comme de nombreux Polynésiens, Jason Man Sang, militant écologiste, a pris conscience qu'il était urgent de faire évoluer les comportements en matière d'environnement. Son attachement pour son territoire a poussé ce formateur en agroécologie et permaculture, président de l’association Nana sac plastique et vice-président de la Fédération des associations de protection de l'environnement Te Ora Naho, à fonder en 2022 un éco-lieu pour développer et partager des pratiques responsables. Pendant plusieurs mois, une équipe de tournage l’a accompagné dans son combat au quotidien.
Une coproduction : France Télévisions, WEAD, Une prod à soi
Réalisation : Christophe Maillet
Durée : 26 minutes - 2022