VIDÉO. "Je définis ma danse comme un break mystico-martial" : portrait du danseur martiniquais Madak

Madak, 33 ans, est un danseur et chorégraphe reconnu de la scène hip-hop martiniquaise. Il fait partie du groupe Zion B-boyz. Son style est un mélange entre la transe, les arts martiaux, le bèlè et le break. Adepte du mouvement rastafari, il se connecte à son environnement à travers la danse, une véritable philosophie de vie pour cet artiste inspiré par la nature. Son portrait à découvrir dans ce nouvel épisode d'Outre-mer danse.

Le hip hop, le break c'est ma base en terme de pratique de danse mais aussi en terme de philosophie et d'attrait artistique (...). La culture hip hop c'est une culture dans les cultures. C'est une culture qui sera forcement inspirée de son environnement.

Madak

Le danseur Madak, en pleine séance de méditation

Francis Saint-Albin, dit Madak est un danseur de breakdance et de danse contemporaine originaire de Martinique. Enfant, il découvre le break avec les clips de Michael Jackson. Il définit son style de danse comme : "un break mystico-martial". Madak, enseigne, interprète et chorégraphie en Martinique, Guadeloupe, Haïti et au Canada. Il collabore avec de nombreux danseurs et fait partie du Ballet créole de Toronto.

Une figure emblématique de la culture hip-hop en Martinique

En 2014, Madak ouvre Le Labo dans le quartier Dillon de Fort-de-France. Ce lieu communautaire est devenu un carrefour de la scène hip hop de l'île aux fleurs. 

Il collabore fréquemment avec d'autres artistes, comme avec le graffeur O'Nine qu'il retrouve dans une maison abandonnée. Couvert de végétation et de graffitis, ce lieu est inspirant pour Madak. Il lui permet d'infuser l'énergie du hip hop en fusionnant l'art du graff et du break.

Son crew : Zion B-Boyz

En 2012, il crée le groupe Zion B-boyz, spécialisé dans le b-boying. Son crew, est comme sa deuxième famille, ce sont ses amis, les personnes en qui il a le plus confiance. Pour lui, "C'est l'équilibre des rencontres d'âmes et de potes".

Un mode de vie rasta 

Son inspiration, Madak la puise dans son mode de vie rasta. Au fil des ans, il a fait de sa maison un lieu qui lui ressemble, il considère que son espace de vie est envahi par le Zion. Le Zion, est employé par les Rastafaris, principalement pour décrire une sphère spirituelle saine, comme le paradis sur Terre. Ce lieu lui inspire le calme, il s'y sent connecté.

La nature et ses racines au centre de sa création

C'est au contact de la nature, proche de sa terre, que Madak explore toute sa créativité. Il se rend régulièrement sur les bords de la rivière Blanche située dans le site naturel du cœur Bouliki de Saint-Joseph. Selon Madak, ce lieu est propice à la réflexion et l'énergie de la rivière lui permet de nourrir ses discussions avec ses amis.

C'est au bord de ce cours d'eau, accompagné de Dom qui joue du tambour, qu'il aime danser pour honorer les énergies présentes. Le rituel débute par le brûlage de sève de gommier, il se lance alors dans une danse intuitive dans laquelle on retrouve des formes fondamentales du bèlè. En tant que descendant d'Africain, cette danse le ramène à ses origines.

Ce qui me plaît, c'est l'état dans lequel ça te met au bout d'un certain moment : la danse amène la transe. Ce qu'il faut trouver, c'est l'équilibre entre toi et ce que tu fais.

Madak

Madak pratiquant la danse intuitive sur les berges de la rivière Blanche à Saint-Joseph en Martinique

 Pour aller plus loin et découvrir d'autres talents ultramarins : Outre-mer danse mais aussi Outre-mer Street art et Ultra sons proposent des portraits de la nouvelle génération d'artistes de la culture urbaine.

Écriture et réalisation : Sarah Almosnino
Production : 909 Productions
Durée 12 minutes - © 2023