VIDÉO. "La chute du flamboyant" raconte avec suspense une quête identitaire en Polynésie [À la 1ère Page]

Pour son quatrième roman, Marc Hélias sort de sa zone de confort et publie son premier roman contemporain. L'auteur breton délaisse les romans historiques et ose une description originale de Tahiti. "La chute du flamboyant", paru aux éditons Brava, plonge le lecteur dans la réalité polynésienne à travers l'histoire d'une jeune fille tamaiti fa'a'amu (enfant adopté) de retour dans sa terre natale.

Jackie, jeune Parisienne fraîchement sortie des meilleures écoles de la capitale, vit paisiblement dans le confort d’un appartement cossu du Ve arrondissement avec ses parents. D’origine polynésienne, adoptée très jeune, elle ne sait rien ou plutôt ne veut plus rien savoir de son passé. Mais tout va basculer le jour où ses parents adoptifs lui offrent un billet d’avion pour Tahiti afin qu’elle connaisse ses origines et y découvre sa culture. 

Ce livre est l'histoire d'une découverte. Celle de Tahiti, en 2014, par une jeune femme qui entre Paris et Papeete, devient Nakura en retrouvant sa mère biologique. 

Marc Hélias, l'auteur

Originaire du Finistère, Marc Hélias, jeune, se rêve médecin. L'échec au concours modifie son parcours. À défaut de soigner les hommes, il les observe, d'abord comme journaliste en Nouvelle-Calédonie, puis comme romancier prolixe, passionné de politique et d'Outre-mer. Il réside à Papeete en Polynésie pendant de longues années. Puis finit par jeter l'ancre en 2000, tout près de l'île de la Cité. 

Lecture d'À la 1ère Page, extrait de "La chute du flamboyant"

Je suis Jackie.

Ils m'ont eue tard. Ils n'étaient déjà plus très jeunes quand ils m'ont adoptée. Trente-huit ans chacun. J'en avais à peine un. Ils en ont soixante-trois aujourd'hui.

Je sais Jackie, ce n'est pas un prénom très courant. Ma mère adorait les Kennedy...

Dans toutes les classes, j’ai toujours été la seule à me nommer ainsi. Il n’en fallait pas plus pour que l’on se moque de moi dans la cour. Les garçons surtout. J’aurais pu me faire appeler par mon prénom polynésien Nakura. Maman m’a dit que ça voulait dire "Clair de Lune". C'est ce qu'on lui aurait dit quand elle m'a recueillie à Tahiti. Je l'aurais bien adopté ce prénom et fait mien, mais j'ai toujours pensé qu'il susciterait autant de moqueries que l'autre.

Sans me renier, pour me protéger et m'insérer, j'ai du l'effacer de mon existence.

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Réalisation : Jean-Luc Benzimra
Graphisme et Animation : Joël Cimarron
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