Kara, 27 ans, vient de Saint-Georges de l’Oyapock, une petite ville située sur la rive gauche du fleuve Oyapock qui délimite la frontière entre la Guyane et le Brésil. La danse a toujours fait partie de la vie de la jeune femme d’origine amérindienne palikur qui, dès son plus jeune âge, pratique la danse traditionnelle avec sa famille. L’enfance de Kara a été bercée de musique traditionnelle guyanaise ; au moindre son, elle avait envie de se mettre en mouvement.
À l’adolescence, elle découvre la danse hip-hop et le dancehall via les réseaux sociaux. Le dancehall fait également partie de son identité. Elle a trouvé son style depuis qu’elle l'allie avec la danse traditionnelle.
La danse est primordiale pour elle, grâce à celle-ci, elle peut s’évader. Dès qu’elle danse, elle oublie tous ses soucis.
Une connexion à la nature
Attachée à son environnement et à la Guyane, c’est sur la plage des Salines, au plus proche de la nature, que Kara se recentre.
Pour celle qui a grandi au cœur de la forêt amazonienne, les éléments sont fondamentaux pour son équilibre. Kara aime se rendre à la plage des Salines où après une séance de méditation, elle laisse libre cours à sa créativité. À partir d’un son et d’un pas de danse traditionnelle, elle crée des mouvements qui lui sont propres.
La singularité de Kara tient dans un savant mélange des genres. Sa façon de danser est très influencée par le hip-hop avec des influences dancehall et afro.
L'importance des racines
Mes racines m’influencent sur beaucoup de choses, c’est ce qui me permet d’avancer dans ce que je fais.
Kara
Être relié à sa culture et à ses racines et savoir d’où l'on vient est essentiel pour Kara. Elle s'est donné comme mission de faire perdurer son héritage culturel et de transmettre sa passion et son art. Elle enseigne la danse depuis maintenant deux ans. Ses premiers élèves ont été les jeunes de son village.
Se faire connaître
Kara rejoint son crew avec qui elle va tourner un nouveau clip sur la place des Palmistes à Cayenne. Son groupe est comme une deuxième famille. La vidéo, qui sera enregistrée ce soir-là, est destinée aux réseaux sociaux. Kara connaît l’importance de la présence sur les réseaux sociaux pour les jeunes danseurs du territoire. Elle a parfaitement conscience de la puissance de ces médias pour se faire remarquer et qui sait, se retrouver à faire partie d’un gros projet ! Elle espère voir évoluer son crew, pouvoir le faire voyager et se faire connaître.
Ce soir-là, malgré la pluie qui s’invite au rendez-vous, Kara et son crew garderont leur motivation intacte. Rien n’arrête leur envie de danser.
Pour aller plus loin et découvrir d'autres talents ultramarins : Outre-mer danse mais aussi Outre-mer Street art et Ultra sons proposent des portraits de la nouvelle génération d'artistes de la culture urbaine.
Écriture et réalisation : Sarah Almosnino
Production : 909 Productions
Durée : 10 minutes - © 2023