Vif échange entre Christophe Castaner et Mansour Kamardine à l’Assemblée nationale sur la sécurité à Mayotte

Christophe Castaner et Mansour Kamardine
Le député de Mayotte Mansour Kamardine a mis en cause la politique du gouvernement face aux nombreux faits de violence qui se sont produits à Mayotte en 2019. Face à lui, le ministre de l’Intérieur réplique et reproche au député "de présenter des faits si éloignés de la réalité".
 
Pas de trêve pour Mansour Kamardine. Après s’être associé au nom de son groupe Les républicains à l’hommage aux 13 militaires morts au Mali, le député de Mayotte se livre à un réquisitoire sévère de la politique du gouvernement sur la sécurité dans son île. Regardez ci-dessous l'échange "musclé" entre Christophe Castaner et Mansour Kamardine à l'Assemblée nationale :
 

Violence à Mayotte

Le député recense tous les faits de violence qui se sont produits à Mayotte au second trimestre 2019. La liste est longue : "Le meurtre d’un jeune devant le lycée de Saada, l’agression dans sa classe d’un enseignant, la tentative de meurtre lors d’une cérémonie religieuse à Pamanzi, agression dans un bus scolaire, assassinat d’un gardien d’un immeuble public, agression à coup de ciseaux qui a laissé un collégien hémiplégique, agression à la machette d’un surveillant de la voie publique, caillassages au quotidien des bus scolaires et des forces de l’ordre avec leur cortège de blessés, multiples incendies, vols volontaires d’habitations et affrontements à l’arme blanche entre bandes rivales sur Petite terre".

Le député poursuit son réquisitoire implacable :

Si ces violences s’étaient rendus en métropole vous vous seriez rendu dix fois sur place. Combien de drames faut-il encore pour que les Mahorais vous entendent à défaut de vous voir ?"

Mansour Kamardine


Deux visites à Mayotte

Très agacé, le ministre de l’Intérieur réplique. "Il y a un an que je suis ministre de l’Intérieur et je me suis déjà rendu deux fois à Mayotte. Je vous invite Monsieur le député à regarder l’histoire des ministres de l’Intérieur pour voir si les autres ministres se sont autant mobilisés que moi".

"Instrumentaliser la vérité de violences que connaissent l’île et les jeunes sur cette ile n’est pas à la hauteur de notre engagement pour Mayotte"

Christophe Castaner


Bilan du gouvernement

Le ministre défend son bilan et estime  que des mesures très concrètes ont été prises telles que la mise en place "de forces de sécurité dans certains bus" et la sécurisation de "la totalité des places de parking à proximité des collèges et des lycées de Mayotte". "Voilà la réalité de notre engagement", proclame le ministre de l'Intérieur.

Le ministre reproche au député de tenir un double langage. "En mai nous avons  discuté tous les deux avec un peu moins de mauvaise foi que votre intervention à l’Assemblée nationale et nous avions décidé de renforcer les forces de gendarmerie, son plan d’action contre les coupeurs de route".

Christophe castaner ajoute que depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, 121 policiers de plus et 185 gendarmes de plus ont été nommés à Mayotte. "Une brigade territoriale créée à Kangou ainsi qu’une brigade de prévention de la délinquance juvénile constituée pour ce territoire".
 

"Un Grenelle de la sécurité à Mayotte"

Mais cette réponse ne satisfait pas dut tout le député Mansour Kamardine qui demande "des mesures exceptionnelles" pour "une situation d’une violence exceptionnelle". "Il faut un Grenelle de la sécurité à Mayotte", déclare-t-il. "Vous nous écartez avec mépris car pour vous loin des yeux loin du cœur", conclut le député.

Très en colère, le ministre de l’Intérieur riposte en déclarant qu’il y a "deux députés représentant Mayotte ici" : celui de Mayotte et  "celui qui viens ici utiliser une tribune et présenter des faits si éloignés de la réalité".