Le 3 septembre 2019, le gouvernement a lancé le Grenelle des violences faites aux femmes, un plan national pour mieux lutter contre les féminicides et protéger les femmes victimes de violences conjuguales. En Outre-mer, les violences faites aux femmes sont plus nombreuses. Reportage.
MB / Tiziana Marone•
Les femmes victimes de violences, originaires des Outre-mer et vivant en Île-de-France, portent avec elles un lourd bagage fait de tabous, de honte et de poids de la famille. Comment arrive-t-on à passer la porte d'un commissariat ? Combien de temps faut-il pour se décider à parler ? Pourquoi se renferme-t-on dans le silence, pourquoi est-ce que l'on subit et que l'on se tait ?
J'ai rien compris. Mais à chaque fois c'était toujours avec excuses, il revenait avec des petits cadeaux, des bouquets de fleurs, pour effacer l'ardoise. Un peu naïve, on se dit "il ramène un bouquet de fleurs, ce n'est pas grave" et on va vite oublier. Sauf que ça tapait de plus en plus fort, avec souvent des traces de sang.
Écoutez le magazine "Femmes battues d'Outre-mer", réalisé par Tiziana Marone :
129 féminicides depuis début 2019
Depuis le début de l'année, selon le décompte réalisé par l'association Féminicides par compagnons ou par ex, 129 femmes sont mortes sous les coups d'un mari, d'un copain ou d'un ex-compagnon depuis le début de l'année 2019. Quatre d'entre elles sont mortes Outre-mer, en Nouvelle-Calédonie et en Guyane.
A l'occasion du Grenelle contre les violences conjugales, la secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa a fait un déplacement à La Réunion où elle a annoncé une enveloppe de 800 000 euros pour lutter contre ces violences en Outre-mer.