Violences en Guadeloupe : la ministre des Outre-mer promet des mesures "dans quelques semaines"

Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, lors des questions au gouvernement.
Sur le territoire, le nombre d'homicides volontaires se multiplie. Le député Elie Califer dénonce "une déferlante de violence insupportable" et réclame plus de moyens.

"Les Guadeloupéens n’en peuvent plus de cette violence, elle est insoutenable !", s’est exclamé le député de Guadeloupe Elie Califer (Socialistes et apparentés) lors des questions au gouvernement de ce mercredi 20 mars. Interpellant le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, absent de l'hémicycle, il a fait un état des lieux de la situation, alors qu’une restauratrice est morte en plein service à Pointe-à-Pitre lors d’un braquage à main armé vendredi dernier.

"Aujourd’hui, encore plus qu’hier, la Guadeloupe subit une déferlante de violence insupportable. Renforcés par des réseaux venant de la Caraïbe, des trafics en tout genre, armes, cocaïne, progressent de façon exponentielle. Des jeunes, des commerçants sont tués en pleine rue, a déroulé le député. 36 homicides en 2023. La réalité est effroyable : le nombre d’homicides volontaires enregistrés en Guadeloupe dépasse en valeur absolue celui constaté dans des agglomérations beaucoup plus peuplées comme Marseille ou Toulouse. Ils seraient 7 fois plus élevés !"

Au chômage, à la précarité vertigineuse, s’ajoute la douleur.

Elie Califer, député de Guadeloupe.

Réclamant plus de moyens, et notamment une brigade de recherche et d’intervention, Elie Califer appelle à ne pas "se contenter d’opérations 'déposer les armes'". Ces campagnes invitent les citoyens à remettre leurs armes aux autorités, sans risque de poursuites, même si la détention de l’arme est illégale.

Trois nouvelles brigades

En réponse, la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a mis en avant le bilan du gouvernement au niveau national, évoquant "10 000 effectifs supplémentaires de policiers et de gendarmes" déployés partout en France entre 2017 et 2022, provoquant un certain chahut dans les rangs de l’opposition. "En Guadeloupe aujourd’hui, vous avez 1 700 policiers et gendarmes qui sont mobilisés", a-t-elle poursuivi, revenant sur le cas guadeloupéen. Les "opérations place nette" ont "permis depuis le début de l’année la saisie de 500 kg de cocaïne et de résine de cannabis", s’est félicitée la ministre.

Marie Guévenoux affirme que "les moyens renforcés" que demande le député ont déjà été déployés : "Nous avons créé une antenne OFAST (Office anti-stupéfiant), une antenne du RAID. Nous avons une coopération en matière de renseignement avec la Dominique, dont vous savez à quel point elle est essentielle pour sécuriser la zone maritime". "Nous avons financé à hauteur de 13 millions d’euros l’installation de deux radars qui, là aussi, seront essentiels pour la sécurité des Guadeloupéens", a poursuivi la ministre, déclenchant des huées sur les bancs de l’opposition.

"Trois nouvelles brigades seront déployées en Guadeloupe", a-t-elle assuré. Marie Guévenoux se rendra de nouveau en Guadeloupe avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, "dans quelques semaines". L’occasion "d’annoncer des mesures importantes pour doter les forces de sécurité intérieure de moyens supplémentaires".