Voile : Transat en double Concarneau-Saint-Barthélémy, un duo Franco Suisse en tête

Au départ de la Transat il y a 17 jours

Nils Palmieri et Julien Villion peuvent gagner la Transat sur TeamWork. L’association Franco-Suisse fait des merveilles, après 17 jours de course. Nils Palmieri, joint ce samedi matin au téléphone, est confiant pour l’arrivée. 

Outre-Mer la 1ère : Quand avez-vous fait votre choix pour la route Nord, c’était un coup tenté au feeling ou préparé de longue date ?

Nils Palmieri : Ça a été un choix très réfléchi, Julien a fait son travail d'analyse à la perfection. On avait une position dans la flotte qui nous a permis de choisir cette possibilité d'arriver par le nord relativement tard. Il faut savoir qu’en amont avec le groupe d’entraînement de Lorient avec Bertrand Pacé et le routeur Marcel Van Triest, on a longuement discuté de la fin de la course où, justement, en arrivant aux Antilles il faut toujours avoir un œil sur une approche par le nord car elle est souvent très favorable. Et c’est ce qui se passe.  Les routages font partir souvent assez au sud mais il faut quelque fois se forcer à bien trouver des possibilités d'arriver par le nord. Donc c'est vraiment un choix stratégique qu'on avait déjà mûrement réfléchi à terre.

Outre-Mer la 1ère :  Il vaut mieux être chassé que chasseur dans ce sprint final ? Vous occupez la position idéale ?

Nils Palmieri : On est mieux dans cette position d’être chassé parce qu’on est dans l'alizé, ça part souvent par devant et on a la possibilité de calquer notre route sur nos rivaux.
Et puis surtout on est dans une position de contrôle qui est très favorable parce que nous sommes en vent de travers voir beaucoup latéral qui se met entre les bateaux.

Le plus difficile maintenant ça va être de parer à l'aléatoire, c'est-à-dire éviter ou contourner les grains surtout la nuit, car on peut très vite perdre ou gagner du terrain. La nuit passée on a été un petit peu plus chanceux et vigilants aussi : on a vraiment essayé de slalomer un peu plus entre les grains, et en fin de nuit dernière on a pris une ligne de nuage vraiment dans le bon sens. On a eu 20 nœuds de vent pendant pratiquement trois ou quatre heures et au classement de ce samedi matin, on a vu que nous avions avancé très vite. Donc là, pour le coup, on a plutôt passé une bonne nuit même si on ne dort pas beaucoup.

Niels à la barre, Julien en gros plan, le duo a le vent et les alizés en poupe

Outre-Mer la 1ère : Qui fait quoi à bord ? Allez-vous vous relayer pour le sprint final ?

Nils Palmieri : On se répartit pas mal les taches à bord. Julien passe plus de temps sur l'analyse météo parce que c'est vraiment son point fort. Moi je passe plus de temps à la barre à essayer de faire avancer le bateau, à essayer la journée de slalomer entre les sargasses parce qu’il y en a beaucoup.  

Pour le sommeil on fait beaucoup au feeling, on n’a pas beaucoup de règles, on communique, on se parle beaucoup et on n'hésite pas à dire à l'autre lorsqu'on voit qu'il est complètement cramé d’aller dormir. C’est indispensable de beaucoup se parler à bord quand on est en duo comme sur cette Transat. Mais là l’adrénaline va monter.

Outre-Mer la 1ère : Comment voyez-vous l’arrivée à Saint Barthélémy ?

Nils Palmieri : On va bien profiter des quelques heures qui nous reste pour bien se reposer afin de ne pas faire des bêtises à l'arrivée. Normalement on aura suffisamment d'avance pour éviter cela, on va peut-être lever un tout petit peu le pied en arrivant à la pointe de Colombier parce qu'il peut y avoir des casiers, il peut y avoir des gens ou aussi des bateaux. Alors bien sûr on n'est plus aussi lucides qu’au départ du coup on va faire attention de faire ça bien et propre.

Gagner une transat sur le circuit Figaro où tout le monde a pratiquement le même matériel, ça se joue à armes égales. Quand on voit les concurrents qu'on a en face de nous, une victoire nous ferait vraiment plaisir, ce serait le fruit du travail accompli. Moi c’est ma 3e transat, Julien fait du Figaro depuis deux ans et ça fait rêver pour d'autres projets, mais passons d’abord la ligne avant de rêver.