C'est une grande dame qui a oeuvré pour le cinéma ultramarin qui vient de s'éteindre. La journaliste Osange Silou-Kieffer, née en Guadeloupe, est morte mercredi 1er avril, à Paris. Elle avait 73 ans.
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Osange Silou-Kieffer s'est éteinte dans la nuit du 31 mars au 1er avril. Malade depuis plusieurs mois, elle était âgée de 73 ans.
Pour Firmine Richard, Osange Silou-Kieffer « c'était l'encyclopédie du cinéma antillais et africain. C'est comme si je perdais ma mère pour la seconde fois. Ma seule consolation est de me dire qu'elle connaissait bien Manu Dibango et qu'il saura l'accueillir », soupire la comédienne.
Car dans le petit milieu du cinéma ultramarin, tout le monde connaissait cette Guadeloupéenne, journaliste, productrice, toujours disponible et« irremplaçable dans le domaine dans lequel elle évoluait » juge Marijosé Alie. « C'était une soeur d'une extreme solidité intellectuelle et morale et d'une extraordinaire générosité. Elle voyait tout le temps ce qu'elle pouvait faire pour les autres ».
A tel point que la phrase qu'elle a le plus entendue est : « Osange que penses-tu de mon scénario? »« Son combat était de promouvoir les jeunes, de leur permettre de se réaliser » reprend Jacques Martial qui vient de perdre une amie proche.« C'était la transmetteuse de nos cinémas ».
Regardez ce reportage d'Outre-mer la 1ère en 2017. Nous avions suivi Osange Silou-Kieffer au Festival de Cannes :
Jurée au Fespaco, le festival panafricain du cinéma au Burkina-faso, directrice de l'Agence de prese Invariance, Osange Silou-Kieffer s'est fait connaitre dans l'Hexagone au moment de la disparition de son mari, le journaliste Guy-André Kieffer, enlevé à Abdijan, en avril 2004. Il enquêtait sur les détournements de fonds en Côte d'Ivoire. Et Osange se plaignait publiquement du peu de mobilisation de la France autour de la disparition de son mari. Ils s'étaient rencontrés jeunes à Ottawa, au Canada. Elle avait 27 ans et lui 30. A la Sorbonne où elle étudiait la sociologie, elle ne militait pas avec les indépendantistes antillais mais avec les étudiants africains. Car elle se disait « plutôt attirée par des gens aux identités affirmées » rapporte le journal Libération.
Ces temps-ci, Marijosé Alie s'activait pour qu'elle puisse rentrer au parlement des écrivains. Mais à bientôt 73 ans, ce sont les anges qu'elle est allée tutoyer.
Pour Firmine Richard, Osange Silou-Kieffer « c'était l'encyclopédie du cinéma antillais et africain. C'est comme si je perdais ma mère pour la seconde fois. Ma seule consolation est de me dire qu'elle connaissait bien Manu Dibango et qu'il saura l'accueillir », soupire la comédienne.
"Irreemplaçable"
Car dans le petit milieu du cinéma ultramarin, tout le monde connaissait cette Guadeloupéenne, journaliste, productrice, toujours disponible et« irremplaçable dans le domaine dans lequel elle évoluait » juge Marijosé Alie. « C'était une soeur d'une extreme solidité intellectuelle et morale et d'une extraordinaire générosité. Elle voyait tout le temps ce qu'elle pouvait faire pour les autres ».A tel point que la phrase qu'elle a le plus entendue est : « Osange que penses-tu de mon scénario? »« Son combat était de promouvoir les jeunes, de leur permettre de se réaliser » reprend Jacques Martial qui vient de perdre une amie proche.« C'était la transmetteuse de nos cinémas ».
Une femme aux multiples talents
Journaliste, Osange Silou-Keffer s'impose rapidement comme la référente en matière de cinémas créole et africain. Elle connait tous les réalisateurs et comédiens. Elle effectue un travail de défrichage qui permet à cet art d'être plus visible dans les outre-mer. Elle créée ainsi le premier festival de cinéma en Martinique, au milieu des années 80, Images Caraïbes. Quand Yasmina Ho-You-Fat, fondatrice du festival Cinamazonia,en Guyane, lui demande d'en devenir la présidente, elle répond tout de suite oui. « Tout ça avec un esprit famille.On pouvait se retrouver à dix, quinze chez elle. Et elle nous nourrissait.Il n'était pas question que l'on reste comme ça sans manger » se souvient Yasmina Ho-You-Fat.Festival de Cannes
C'est encore elle qui impulse avec Marijosé Alie le concours de scénarii, Hoahoa au festival de Cannes. « Je lui avais demandé, tu crois qu'il serait possible de faire quelque chose à Cannes avec les films d'Outre-mer? Elle m'avait répondu. Il n'y en pas encore assez. Mais avec les scénarios, oui».Regardez ce reportage d'Outre-mer la 1ère en 2017. Nous avions suivi Osange Silou-Kieffer au Festival de Cannes :
Combat pour connaitre la vérité
Jurée au Fespaco, le festival panafricain du cinéma au Burkina-faso, directrice de l'Agence de prese Invariance, Osange Silou-Kieffer s'est fait connaitre dans l'Hexagone au moment de la disparition de son mari, le journaliste Guy-André Kieffer, enlevé à Abdijan, en avril 2004. Il enquêtait sur les détournements de fonds en Côte d'Ivoire. Et Osange se plaignait publiquement du peu de mobilisation de la France autour de la disparition de son mari. Ils s'étaient rencontrés jeunes à Ottawa, au Canada. Elle avait 27 ans et lui 30. A la Sorbonne où elle étudiait la sociologie, elle ne militait pas avec les indépendantistes antillais mais avec les étudiants africains. Car elle se disait « plutôt attirée par des gens aux identités affirmées » rapporte le journal Libération. Ces temps-ci, Marijosé Alie s'activait pour qu'elle puisse rentrer au parlement des écrivains. Mais à bientôt 73 ans, ce sont les anges qu'elle est allée tutoyer.