La cure s'annonçait austère. Dans le projet de loi de finances (PLF) 2025, le budget attribué au ministère des Outre-mer devait diminuer de 250 millions d'euros, passant de 2,8 milliards d'euros en 2024 à 2,55 milliards d'euros l'année prochaine. Certains programmes, comme les fonds dédiés à l'aménagement du territoire, au financement de l'économie ou encore à la continuité territoriale, promettaient de baisser drastiquement, au grand dam des élus ultramarins. Ils ne cessaient de tirer la sonnette d'alarme depuis la présentation du budget par le gouvernement, en octobre. Finalement, leur cri a été entendu.
Interpellé par le député de la Guadeloupe Christian Baptiste (Socialistes et apparentés) lors des questions au gouvernement mardi 12 novembre, le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin a annoncé "qu'il y aura une hausse substantielle [du budget Outre-mer] pour se rapprocher le plus possible des crédits de l'année 2024". "Je laisserai le ministre des Outre-mer vous le dire avec plus de précisions", a-t-il indiqué, alors que François-Noël Buffet est actuellement en déplacement en Martinique et sera de retour à Paris en fin de semaine.
Maintenir le même montant qu'en 2024
La baisse des crédits alloués aux Outre-mer, des territoires en proie à de multiples crises, avait suscité l'incompréhension, que ce soit dans l'opposition, dans les groupes soutenant le gouvernement de Michel Barnier, et même jusqu'au ministère des Outre-mer. Le ministre François-Noël Buffet avait promis d'"améliorer la copie".
Les parlementaires ultramarins réclamaient a minima le maintien des crédits votés dans le budget 2024 (c'est-à-dire 2,8 milliards d'euros), afin de limiter la casse. Mais ils espéraient en réalité une hausse généreuse du budget pour répondre aux différents enjeux sociaux, économiques, environnementaux et politiques des départements, régions et collectivités d'Outre-mer.
Le gouvernement détaillera prochainement la nouvelle composition du budget des Outre-mer. Déjà, l'exécutif a prévu des aménagements dans ce PLF 2025 pour éviter que le redressement des finances publiques ne pèse trop sur les Ultramarins. La hausse de la taxe sur les billets d'avion ne concernera ainsi pas les vols en provenance ou à destination des Outre-mer, a redit le ministre des Comptes publics, alors que les tarifs sont déjà extrêmement élevés. Et, si l'ensemble des collectivités locales va devoir se serrer la ceinture l'année prochaine, les communes, départements et régions ultramarines ne sont pas concernées.