Les députés du Caillou veulent une déclaration sur ce qui unit les Calédoniens

Philippe Gomes et Philippe Dunoyer, députés de la Nouvelle-Calédonie, se sont exprimés mercredi 8 novembre en faveur de la rédaction d'une déclaration commune aux anti et pro indépendance pour définir ce qui rassemble les Calédoniens.
Philippe Gomes et Philippe Dunoyer ont plaidé mercredi 8 novembre pour que tous les acteurs politiques indépendantistes et non indépendantistes se mettent d'accord, avant le référendum d'autodétermination de 2018, sur une "déclaration commune" concernant "ce qui rassemble" les Calédoniens.

Les deux députés UDI-Constructif et membres du principal parti non indépendantiste Calédonie ensemble, ont aussi indiqué lors d'une rencontre avec la presse que leur parti souhaitait un référendum en octobre 2018, plutôt qu'en novembre, date butoir pour la tenue du référendum d'autodétermination.

Les deux députés espèrent que les discussions pour initier cette "déclaration commune" dans la dernière ligne droite avant le référendum, pourraient être lancées lors de la prochaine visite du Premier ministre Edouard Philippe, sur place, fin novembre-début décembre.

Faire un "symbole fort"


"Si on va vers un référendum qui réduit les Calédoniens à ce qui les oppose, le lendemain du référendum, je ne vois pas comment il n'y aurait pas de désordre", a estimé le leader de Calédonie Ensemble, Philippe Gomes, estimant que le résultat de ce référendum serait vécu comme "une douche froide terrible" par le camp perdant, dans un contexte de délinquance élevée.

"Il faut qu'on puisse, avant le référendum, faire un geste, un symbole fort", ont-ils expliqué, souhaitant "une déclaration commune sur le patrimoine commun, les tas de choses qui nous cimentent, les valeurs qui nous rassemblent".

Cette déclaration commune pourrait aussi être l'occasion d'y intégrer la date officielle du scrutin sur l'autodétermination.

5 mois pour rédiger la déclaration


"On a cinq mois pour bâtir cette déclaration", avant le dernier Comité des signataires de l'accord de Nouméa, qui devrait avoir lieu en avril 2018 et où sera abordé le libellé de la question posée pour le référendum, a estimé M. Gomes.

Selon lui, les élus non indépendantistes (Calédonie ensemble et le Rassemblement-LR), sont partants pour une telle déclaration.

Les indépendantistes (Union Calédonienne et UNI-Palika) quant à eux, "ne voulaient pas s'engager sur le sujet avant que soit réglée la question du référendum", a-t-il précisé.

Jeudi dernier, les différentes parties calédoniennes et le gouvernement sont parvenus à "un accord politique" sur les principaux points de l'organisation de ce référendum, et notamment sur l'inscription d'office de quelque 11.000 personnes supplémentaires (7.000 kanak de statut coutumier et 4.000 personnes de statut civil de droit commun) sur la liste électorale spéciale pour la consultation.

Au total,169.000 Calédoniens (77.000 Kanak et 92.000 non-Kanak) sont amenés à se prononcer.