Des heurts ont éclaté ce vendredi à la préfecture de Guyane. Face à des manifestants tentant de rentrer de force dans le bâtiment, les forces de l’ordre ont répliqué, tirant des gaz lacrymogènes. Un policier a été blessé. Ce soir, la tension est retombée.
La 1ère
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Peu après 18h (23h dans l’hexagone), des affrontements ont opposé les forces de l’ordre et quelques manifestants, alors que ces derniers tentaient de pénétrer de force dans la préfecture. Un membre de forces de l’ordre, commissaire de police, a été blessé pendant la bousculade.
Les escadrons mobiles de gendarmerie postés de chaque côté de la préfecture ont aussitôt répliqué, utilisant des gaz lacrymogènes à plusieurs reprises, sur les centaines de manifestants présents. Manuel Jean-Baptiste, porte-parole du collectif, a aussitôt regretté ces "débordements". "Ce qu’on ne voulait pas arrive, a-t-il expliqué. La population est révoltée, on peut la comprendre, face à la situation, aux décisions du gouvernement."
Une mobilisation suivie
Trois heures plus tôt, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées dans le calme devant la préfecture de Cayenne. Alors que la foule continuait d’affluer, les manifestants scandaient déjà leur traditionnel slogan : "déterminés !"
Le collectif a donc exigé d’être reçu par le préfet, "afin de trouver une éventuelle sortie de crise". Après 45 minutes d’attente et devant l’absence de réponse du préfet, certains des 500 frères se sont rués vers la porte de la préfecture, gardée par des gendarmes, créant une bousculade.
Quelques instants plus tard, le directeur de cabinet du préfet est venu à leur rencontre, entouré de gendarmes. Laurent Lenoble a annoncé que la rencontre avec le préfet ne pourrait pas avoir lieu ce vendredi, proposant de fixer un nouveau rendez-vous la semaine prochaine.
Un rejet "inacceptable"
Après ce refus jugé "inacceptable", les 500 frères ont décidé d'appeler la population à s’installer durablement devant la préfecture. "Nous devons prendre nos responsabilités" a crié Olivier Goudet.
Un peu plus tôt, Mickaël Mancée s'était lui aussi adressée à la foule : "Si nous sommes en Guyane française, nous devons vivre comme n’importe quel citoyen français". "Tout ce qu’on demande, c’est de pouvoir vivre bien comme n’importe quel citoyen français (...) On est déterminés à prendre en main notre pays."
Le calme est revenu ce soir à la préfecture de Cayenne. Mais les manifestants confirment leur intention de camper sur place.