Deux mandats d'arrêt ont été délivrés par le Brésil à l'encontre d'un chef coutumier amérindien et d'un agent du Parc amazonien de Guyane (PAG) a indiqué mardi, à l'AFP, le procureur de la République de Cayenne Eric Vaillant.
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Tous deux sont des habitants de Camopi, petite commune amérindienne de 600 habitants située dans l'Est du PAG, sur la frontière franco-brésilienne, et uniquement accessible en pirogue. Le mandat d'arrêt a été dressé par le tribunal de la ville brésilienne d'Oiapoque en mars 2016. Et transmis récemment au parquet de Cayenne.
Oiapoque est la ville frontière avec la Guyane française où a été construit le pont qui relie la France et le Brésil. Ce pont, construit en 2011, n'a toujours pas été ouvert à la circulation, ni inauguré.
Le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre (Guyane rassemblement) a réclamé, vendredi 15 avril, "le déploiement d'hommes supplémentaires sur zone, et ce avant que la situation ne dégénère totalement". Il a affirmé "qu'il s'opposera fermement à toute demande d'extradition susceptible d'être transmise à la France par le Brésil dans le cadre de cette affaire."
Camopi est la porte d'accès pour l'orpaillage clandestin opéré dans le PAG. Elle est uniquement accessible par pirogue après 3 à 8 heures de navigation depuis Saint-Georges de l'Oyapock.
L'association regroupe des citoyens, des écologistes, le WWF, des militants amérindiens, le Medef, la fédération des opérateurs miniers de Guyane. Pour les Hurleurs de Guyane, "Brésil et France ont réussi à s'accorder sur la construction d'un pont aussi coûteux qu'inutile entre les deux Pays. A contrario, les citoyens des deux rives ne peuvent que mesurer, au quotidien, l'inefficience des politiques publiques bilatérales face au trafic d'or."
En juin 2013, un gendarme avait abattu un aide-piroguier d'un village d'orpailleur brésilien voisin suite à une course poursuite et à un échange de tirs. A l'issue de l'enquête classée sans suites, l'ex-procureur de la République de Guyane, Yvan Auriel, avait conclu que le gendarme, auteur du tir mortel, avait répliqué car il "était en danger de mort".
Au lendemain de l'homicide, des "représailles" avaient été conduites par plusieurs ressortissants brésiliens à Camopi, selon des habitants de la commune. Des tirs avaient été échangés entre les assaillants et des amérindiens. Sept brésiliens avaient été blessés légèrement. Pour éviter un enveniment de la situation, des forces de l'ordre avaient été postées du côté brésilien comme du côté français pendant plusieurs jours.
Oiapoque est la ville frontière avec la Guyane française où a été construit le pont qui relie la France et le Brésil. Ce pont, construit en 2011, n'a toujours pas été ouvert à la circulation, ni inauguré.
Enquête judiciaire
Le 20 février 2016, une enquête judiciaire avait été ouverte par le parquet de Cayenne suite à des échanges de tirs présumés entre des habitants de la commune et des "garimpeiros" (orpailleurs brésiliens). "Dans cette affaire il y a deux blessés par armes à feu, un Français (chef coutumier) et un Brésilien, et deux thèses qui s'opposent, chacun accusant l'autre d'être l'agresseur" selon le procureur de la République qui juge l' "affaire très sérieuse".Le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre (Guyane rassemblement) a réclamé, vendredi 15 avril, "le déploiement d'hommes supplémentaires sur zone, et ce avant que la situation ne dégénère totalement". Il a affirmé "qu'il s'opposera fermement à toute demande d'extradition susceptible d'être transmise à la France par le Brésil dans le cadre de cette affaire."
Camopi est la porte d'accès pour l'orpaillage clandestin opéré dans le PAG. Elle est uniquement accessible par pirogue après 3 à 8 heures de navigation depuis Saint-Georges de l'Oyapock.
"Les habitants en ont marre"
Selon James Panapuy, agent du PAG et ancien conseiller municipal de Camopi, "les habitants en ont marre des garimpeiros qui viennent". "Les pirogues" de clandestins "passent de jour comme de nuit. La nuit au moins une dizaine, le jour deux à trois pirogues. C'est l'autoroute sur la rivière". "Sur les fleuves guyanais, les allées et venues incessantes des pirogues de ravitaillement vers les sites illégaux d'exploitation aurifère sont la preuve manifeste de l'impuissance des forces de l'ordre à enrailler durablement ce fléau environnemental, sanitaire et social", estime dans un communiqué l'association Les Hurleurs de Guyane.L'association regroupe des citoyens, des écologistes, le WWF, des militants amérindiens, le Medef, la fédération des opérateurs miniers de Guyane. Pour les Hurleurs de Guyane, "Brésil et France ont réussi à s'accorder sur la construction d'un pont aussi coûteux qu'inutile entre les deux Pays. A contrario, les citoyens des deux rives ne peuvent que mesurer, au quotidien, l'inefficience des politiques publiques bilatérales face au trafic d'or."
Course poursuite
"Le nombre de chantiers clandestins actifs recensés (en Guyane) est passé de 479 à 204 entre janvier 2014 et décembre 2015", a indiqué le 12 avril, le ministre des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, répondant à une question écrite du député guyanais Gabriel Serville (RDG). "La coopération sur ce sujet est réelle entre la France et le Brésil, tant sur le plan politico-juridique que sur le plan opérationnel", selon le ministre.En juin 2013, un gendarme avait abattu un aide-piroguier d'un village d'orpailleur brésilien voisin suite à une course poursuite et à un échange de tirs. A l'issue de l'enquête classée sans suites, l'ex-procureur de la République de Guyane, Yvan Auriel, avait conclu que le gendarme, auteur du tir mortel, avait répliqué car il "était en danger de mort".
Au lendemain de l'homicide, des "représailles" avaient été conduites par plusieurs ressortissants brésiliens à Camopi, selon des habitants de la commune. Des tirs avaient été échangés entre les assaillants et des amérindiens. Sept brésiliens avaient été blessés légèrement. Pour éviter un enveniment de la situation, des forces de l'ordre avaient été postées du côté brésilien comme du côté français pendant plusieurs jours.