Léon Bertrand veut apporter une réponse aux attentes de la population guyanaise en matière de développement durable. Le projet que défend le maire de Saint-Laurent-du-Maroni prévoit la création de 3750 emplois, directs et indirects, par l'exploitation du gisement aurifère de Montagne d’Or.
Ancien ministre du Tourisme de Jacques Chirac (de 2002 à 2007) et ancien député de Guyane (1988 à 2002), Léon Bertrand est aujourd’hui maire de Saint-Laurent-du-Maroni et président de la Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais. Au moment où la Guyane poursuit ses efforts pour endiguer une vague de délinquance, d’immigration et de chômage, le maire de Saint-Laurent n’est pas qu’un élu à la longue expérience qui profite de sa popularité pour prendre position. Ce qu’il dit est important parce qu’il fait écho à l’une des préoccupations du moment, la lutte contre le chômage. En tant qu’élu, Léon Bertrand est ainsi doublement concerné par le projet de la Montagne d’Or. Analyse du contexte guyanais, projet de développement du territoire, démocratie participative…Autant de points abordés par cet élu de terrain, homme fort de l’Ouest Guyanais, qui porte un regard novateur sur un projet qui fait de plus en plus débat.
En tant qu’élu local vous êtes directement concerné par le projet Montagne d’Or...
Léon Bertrand : En effet, le projet est implanté sur le territoire de la commune de Saint-Laurent-du-Maroni dont je suis maire depuis 34 ans et sur celui de la Communauté des Communes de l’Ouest Guyanais dont je suis Président depuis 2001. En tant qu’élu local expérimenté, je suis au fait des réalités et des besoins du territoire. Et en tant qu’élu responsable et en tant que Guyanais, mes décisions visent l’intérêt de mon pays la Guyane.
Dans quel contexte s’inscrit le projet de la Montagne d’Or ?
L’analyse du contexte est un facteur essentiel pour évaluer la pertinence du projet. La Guyane est un territoire en construction qui présente des besoins massifs et urgents mais qui manque cruellement de projets pour se développer. Nous avons une jeunesse nombreuse, en manque de perspectives ; une population frappée par le chômage ; un territoire en manque d’infrastructures, peu d’activité économique. La situation à Saint-Laurent-du-Maroni est aggravée par la position frontalière de la ville qui amplifie les phénomènes et les besoins. Une forte immigration associée à une démographie galopante se conjugue pour accroître les besoins d’un nombre très importants de jeunes en matière de formation, d’emploi…
Quelle est votre position sur le projet de la Montagne d’Or ?
Personnellement ma conviction est faite. Dans le contexte actuel et sur la base des informations qui m’ont été communiquées, je suis favorable à un projet de développement intégré du territoire dont le minier serait le moteur. Dans le contexte guyanais que nous venons d’évoquer, c’est une opportunité à étudier attentivement. Quel autre projet d’ampleur équivalente est proposé pour répondre à l’ampleur et à l’urgence des besoins du territoire (emploi, formation…) ? Aucun à ce jour. Et puis, entre un orpaillage illégal dont nous connaissons les ravages (pollution, économie souterraine, délinquance…) et un projet d’exploitation légal encadré par la loi et soucieux des populations et de l’environnement, mon choix est fait. D’ailleurs, je m’étonne que les associations, internationales notamment, qui s’opposent au projet de la Montagne d’Or restent actuellement silencieuses sur l’orpaillage illégal et ses ravages environnementaux notamment.
Tout se passe comme si la lutte contre l’orpaillage illégal était passée au second plan, comme si elle devenait moins prioritaire. Or, si il y a une chose à combattre en priorité c’est bien l’orpaillage illégal, totalement incontrôlé et générateur de nombreux ravages. Laisser la Nature être saccagée dans le plus grand silence par l’orpaillage illégal : voilà ce qui est intolérable.
Vous parlez d’acceptabilité du projet industriel et minier, c’est-à-dire ?
Je ne veux pas imposer ma conviction aux Guyanais. Seuls les Guyanais sont légitimes à se prononcer sur l’acceptabilité du projet. Et pour ce faire ils doivent être informés. Tout projet industriel pose la question de son acceptabilité. A savoir : au regard de nos besoins quelles contraintes sommes-nous prêts à accepter. On accepte les risques liés au spatial, au barrage de Petit-Saut car ils répondent aux besoins du territoire. Alors pourquoi ne pas s’interroger objectivement, sans à priori sur ceux liés au projet de la Montagne d’Or ?
Vous évoquez la nécessité pour les Guyanais d’être correctement informés sur le projet…
Chacun est capable de se faire son propre avis sur la question. Mais pour cela il faut que chaque Guyanais puisse avoir accès à une information complète, transparente. A mon niveau j’ai favorisé cela en acceptant la diffusion d’un film par les écologistes d’Or de question, la tenue d’un stand par la société minière Montagne d’Or. Je vais demander une réunion publique d’information pour la population de Saint-Laurent.
Pour vous, le choix final doit revenir aux Guyanais et non aux associations internationales qui s’expriment sur le sujet…
Chacun est libre d’avoir un avis sur la question. Mais au final ceux qui sont légitimes pour décider sont les hommes et femmes qui vivent sur le territoire et qui au quotidien vivent ses réalités. La Guyane n’est pas un espace sous cloche ; c’est un territoire où vivent des hommes et des femmes qui veulent décider de leur destin. Le mouvement de mars l’a rappelé. La voix des associations hostiles au projet ne doit pas étouffer celle des Guyanais. Les protestations d’une minorité très active et très visible ne doit pas occulter le point de vue de la majorité des Guyanais. Or c’est ce qui risque de se passer.
Vous critiquez les associations écologistes et la mouvance d’extrême gauche hostiles au projet ?
Une partie d’entre elles vient de pays industrialisés, correctement équipés. Or, refuser à un territoire de saisir l’opportunité de se développer est facile quand, chez soi, le niveau d’équipement, d’emplois est satisfaisant. La biodiversité doit être protégée, certes. Mais pas à n’importe quel prix. Elle ne doit pas se faire au détriment des conditions de vie, du travail et du futur des Guyanais. Pour une autre partie de ces associations, au travers du rejet du projet de la Montagne d’or, il s’agit en fait de remettre en cause le système capitaliste. Mais ce n’est pas de cela dont on parle. On parle de développement durable. Par ailleurs, je regrette l’absence d’un réel dialogue autour de la question. Le débat d’idées fait avancer les choses. Or, en campant sur leurs positions certains risquent de passer à côté de l’essentiel : faire émerger un modèle transposable ailleurs ; concilier économie, respect des hommes et de l’environnement pour poser les bases d’un développement durable. Or pour cela, il nous faut tous nous mettre autour de la table pour échanger et trouver des solutions. La solution de l’équation n’est pas dans A ou B mais dans probablement dans C…
En tant qu’élu local vous êtes directement concerné par le projet Montagne d’Or...
Léon Bertrand : En effet, le projet est implanté sur le territoire de la commune de Saint-Laurent-du-Maroni dont je suis maire depuis 34 ans et sur celui de la Communauté des Communes de l’Ouest Guyanais dont je suis Président depuis 2001. En tant qu’élu local expérimenté, je suis au fait des réalités et des besoins du territoire. Et en tant qu’élu responsable et en tant que Guyanais, mes décisions visent l’intérêt de mon pays la Guyane.
Dans quel contexte s’inscrit le projet de la Montagne d’Or ?
L’analyse du contexte est un facteur essentiel pour évaluer la pertinence du projet. La Guyane est un territoire en construction qui présente des besoins massifs et urgents mais qui manque cruellement de projets pour se développer. Nous avons une jeunesse nombreuse, en manque de perspectives ; une population frappée par le chômage ; un territoire en manque d’infrastructures, peu d’activité économique. La situation à Saint-Laurent-du-Maroni est aggravée par la position frontalière de la ville qui amplifie les phénomènes et les besoins. Une forte immigration associée à une démographie galopante se conjugue pour accroître les besoins d’un nombre très importants de jeunes en matière de formation, d’emploi…
Quelle est votre position sur le projet de la Montagne d’Or ?
Personnellement ma conviction est faite. Dans le contexte actuel et sur la base des informations qui m’ont été communiquées, je suis favorable à un projet de développement intégré du territoire dont le minier serait le moteur. Dans le contexte guyanais que nous venons d’évoquer, c’est une opportunité à étudier attentivement. Quel autre projet d’ampleur équivalente est proposé pour répondre à l’ampleur et à l’urgence des besoins du territoire (emploi, formation…) ? Aucun à ce jour. Et puis, entre un orpaillage illégal dont nous connaissons les ravages (pollution, économie souterraine, délinquance…) et un projet d’exploitation légal encadré par la loi et soucieux des populations et de l’environnement, mon choix est fait. D’ailleurs, je m’étonne que les associations, internationales notamment, qui s’opposent au projet de la Montagne d’Or restent actuellement silencieuses sur l’orpaillage illégal et ses ravages environnementaux notamment.
Tout se passe comme si la lutte contre l’orpaillage illégal était passée au second plan, comme si elle devenait moins prioritaire. Or, si il y a une chose à combattre en priorité c’est bien l’orpaillage illégal, totalement incontrôlé et générateur de nombreux ravages. Laisser la Nature être saccagée dans le plus grand silence par l’orpaillage illégal : voilà ce qui est intolérable.
Vous parlez d’acceptabilité du projet industriel et minier, c’est-à-dire ?
Je ne veux pas imposer ma conviction aux Guyanais. Seuls les Guyanais sont légitimes à se prononcer sur l’acceptabilité du projet. Et pour ce faire ils doivent être informés. Tout projet industriel pose la question de son acceptabilité. A savoir : au regard de nos besoins quelles contraintes sommes-nous prêts à accepter. On accepte les risques liés au spatial, au barrage de Petit-Saut car ils répondent aux besoins du territoire. Alors pourquoi ne pas s’interroger objectivement, sans à priori sur ceux liés au projet de la Montagne d’Or ?
Vous évoquez la nécessité pour les Guyanais d’être correctement informés sur le projet…
Chacun est capable de se faire son propre avis sur la question. Mais pour cela il faut que chaque Guyanais puisse avoir accès à une information complète, transparente. A mon niveau j’ai favorisé cela en acceptant la diffusion d’un film par les écologistes d’Or de question, la tenue d’un stand par la société minière Montagne d’Or. Je vais demander une réunion publique d’information pour la population de Saint-Laurent.
Pour vous, le choix final doit revenir aux Guyanais et non aux associations internationales qui s’expriment sur le sujet…
Chacun est libre d’avoir un avis sur la question. Mais au final ceux qui sont légitimes pour décider sont les hommes et femmes qui vivent sur le territoire et qui au quotidien vivent ses réalités. La Guyane n’est pas un espace sous cloche ; c’est un territoire où vivent des hommes et des femmes qui veulent décider de leur destin. Le mouvement de mars l’a rappelé. La voix des associations hostiles au projet ne doit pas étouffer celle des Guyanais. Les protestations d’une minorité très active et très visible ne doit pas occulter le point de vue de la majorité des Guyanais. Or c’est ce qui risque de se passer.
Vous critiquez les associations écologistes et la mouvance d’extrême gauche hostiles au projet ?
Une partie d’entre elles vient de pays industrialisés, correctement équipés. Or, refuser à un territoire de saisir l’opportunité de se développer est facile quand, chez soi, le niveau d’équipement, d’emplois est satisfaisant. La biodiversité doit être protégée, certes. Mais pas à n’importe quel prix. Elle ne doit pas se faire au détriment des conditions de vie, du travail et du futur des Guyanais. Pour une autre partie de ces associations, au travers du rejet du projet de la Montagne d’or, il s’agit en fait de remettre en cause le système capitaliste. Mais ce n’est pas de cela dont on parle. On parle de développement durable. Par ailleurs, je regrette l’absence d’un réel dialogue autour de la question. Le débat d’idées fait avancer les choses. Or, en campant sur leurs positions certains risquent de passer à côté de l’essentiel : faire émerger un modèle transposable ailleurs ; concilier économie, respect des hommes et de l’environnement pour poser les bases d’un développement durable. Or pour cela, il nous faut tous nous mettre autour de la table pour échanger et trouver des solutions. La solution de l’équation n’est pas dans A ou B mais dans probablement dans C…