Une "prêtresse animiste" martiniquaise de 65 ans a été condamnée à trois ans de prison ferme pour abus de faiblesse sur ces anciens « adeptes » par le tribunal correctionnel de Pontoise. Des peines de 3 ans et 18 mois de prison ont été prononcées pour ses deux filles et son mari.
Une affaire d’emprise, de soumission et d’humiliation, mais aussi d’argent. La grande prêtresse, surnommée "Maman", qui présidait un temple vaudou à Marly-la-Ville dans le Val d’Oise a été condamnée ce lundi à cinq ans de prison dont deux avec sursis, ainsi qu'à l'indemnisation de ses victimes. Son mari, un policier à la retraite effacé et en retrait et ses deux filles, ont également été reconnus coupables. Ils ont été condamnés à des peines de 18 mois de prison avec sursis pour le mari et de trois ans de prison dont deux ans avec sursis pour les deux filles. Le tribunal a également décidé la confiscation immédiate des biens immobiliers de la famille, la maison de Marly-la-Ville et les deux maisons voisines, construites pour les deux filles de la prêtresse ainsi que celle de Morne-à-l'Eau en Guadeloupe.
Des sommes de 5.000 à 88.000 euros ont été attribués comme indemnisation à ses clients. Une jeune femme, divorcée du mari imposé par la prêtresse et aujourd'hui stérile faute d'avoir été soignée à temps d'un cancer, a obtenu 40.000 euros au titre du préjudice moral. Son père, 86 ans, dont 18 années passées comme "sous-fifre" affecté aux travaux dans les propriétés de la famille Jasmin, s'est vu attribuer 88.000 euros pour le préjudice matériel.
Maitre Frédéric Delaméa, l'avocat de la prêtresse, du mari et des deux filles indique a fait appel du jugement.
Regardez le reportage de S.Soualmia - M. Bouretima - J.L Elysée - S.François :
Des sommes de 5.000 à 88.000 euros ont été attribués comme indemnisation à ses clients. Une jeune femme, divorcée du mari imposé par la prêtresse et aujourd'hui stérile faute d'avoir été soignée à temps d'un cancer, a obtenu 40.000 euros au titre du préjudice moral. Son père, 86 ans, dont 18 années passées comme "sous-fifre" affecté aux travaux dans les propriétés de la famille Jasmin, s'est vu attribuer 88.000 euros pour le préjudice matériel.
Des séances d'"initiations mystiques" à 12000 euros
Au mois de février dernier, sur les bancs des parties civiles, quatorze anciens adeptes avaient accusé leur ex-mentor d'humiliations, de racket, d'unions forcées ou encore d'obstacles aux soins médicaux. Ils avaient décrit les travaux et les ménages imposés dans les propriétés de la famille et l'extorsion à coup de séances d'"initiations mystiques" à 12.000 euros. Ils ont expliqué devant le tribunal comment ils avaient dû lourdement s'endetter, voire vendre leur maison ou se couper de leur famille. L'association, présidée par la prêtresse, était en réalité un prétexte pour enrôler ces personnes et leur soutirer de l’agent. 100.000 euros pour une rupture sentimentale, 200.000 euros pour des problèmes sentimentaux et immobiliers, 81.000 euros pour des problèmes de travail ou encore 100.000 euros pour des problèmes de couple.Certains sont restés près de 20 ans sous la coupe de leur gourou
L'enquête avait débuté en 2006, quand une poignée des 200 membres de ce mouvement avaient déposé les premières plaintes à la gendarmerie, dénonçant des extorsions de fonds et une forte emprise psychologique. Sacrifices de poulets, aspersion de sang sur le visage : les ex-membres, dont certains sont restés près de 20 ans sous la coupe de leur gourou, avaient alors décrit des cérémonies menées jusqu'à l'aube dans "le temple", un local exigüe installé dans le pavillon familial, autour de la prêtresse en transe se faisant habiter par les "Saints" au son du tambour de ses filles.Maitre Frédéric Delaméa, l'avocat de la prêtresse, du mari et des deux filles indique a fait appel du jugement.