Des pièces de monnaie par milliers. Des Francs Pacifique et des Euros. Leur point commun ? Ils contiennent du nickel calédonien produit par le groupe français Eramet et sa filiale calédonienne, la SLN. Bienvenue à Pessac, l'usine-citadelle de la Monnaie de Paris dans la banlieue de Bordeaux.
Pessac, dans la banlieue de Bordeaux. On découvre une usine grise aux allures de citadelle. Un site un peu mystérieux et hautement sécurisé. Pour y entrer, on doit bien-sùr laisser toutes ses pièces de monnaie et franchir un sas qui détecte les objets métalliques. Le site de production des monnaies de l’État français aligne ses machines, ses bobines de cuivre, de nickel, d’aluminium et d’inox. Toute la chaîne de production se tient là sous nos yeux, dans un immense atelier aux murs de béton aussi épais que ceux qui abritaient jadis les sous-marins de l’Atlantique.
C’est un jour d’élections professionnelles dans l’usine de la Monnaie de Paris. Mais ça ne change rien, le visiteur est frappé par le calme et le silence qui règne entre les murs épais. Ici, on fabrique des pièces de monnaie par centaines de millions, on produit de l'argent.
Des dizaines de machines à sous. Des pièces de 100 francs Pacifique qui tombent par milliers – depuis 1973, elles sont produites dans l’usine de la monnaie de Paris à Pessac – qui en plus de frapper 800 millions d’euros et les pièces d’une quarantaine de pays livre chaque année une pluie de 10 millions de pièces, de francs Pacifiques pour la Polynésie, Wallis-et-Futuna et la Nouvelle-Calédonie. La qualité et la composition des pièces sont scrupuleusement vérifiées et contrôlées. "Les pièces de Francs Pacifique contiennent du cuivre, du nickel et du zinc. Il peut y avoir jusqu'à 25 % de nickel. Les alliages de cuivre et de nickel sont antibactériens, ce qui est intéressant pour l'hygiène" indique Jérome Guillemet, le responsable-qualité du site de Pessac. Autre avantage, la durée de vie des pièces est de plusieurs années contre moins d'un an pour les billets de banque. Dans les pièces, les francs Pacifique, le cuivre est chilien ou bulgare, le nickel est calédonien produit par la SLN et Eramet, mais aussi russe ou coréen, l'acier est français ou italien car l’usine de Pessac doit affronter la concurrence, optimiser ses coûts et sa qualité et se soumettre à des appels d’offres.
Dans ses bureaux, dans ses ateliers, la monnaie de Paris ne fait pas que frapper les pièces, elle les conçoit entièrement du dessin à la gravure, un travail d’orfèvre et d’artisan. Les outillages des francs Pacifiques sont des œuvres d’art. Ils ont été conçus pour certains en 1930 et depuis ils servent toujours. Seul le millésime est modifié chaque année, précise Nicolas Cozon, l'orfèvre-graveur de la Monnaie de Paris : "Il y a deux revers, un Polynésie et l’autre Nouvelle-Calédonie. Chaque année, on change le millésime et on va le coupler avec l’un ou l’autre des revers. La face est à l’effigie de Marianne et de la République française."
Des camions banalisés et sous surveillance de la gendarmerie vont transporter les précieux sacs de monnaie et leurs centaines de milliers de Francs Pacifique jusqu’au port de Dunkerque. Après la longue route maritime vers le Pacifique Sud, dans quelques semaines, de nouveaux Francs Pacifique flambant neuf feront leur apparition en Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna et en Polynésie française.
La plus vieille entreprise du monde est française – la monnaie de Paris a été fondée par le roi Charles II en l’an 864. Aujourd’hui, la machine à sous de l’État protège ses euros et ses francs Pacifique derrière les hauts murs d’une usine aux allures de coffre-fort – Pessac, un « château-fort » français dans le Bordelais.
Reportage dans l'usine des Francs Pacifique à Pessac, en Gironde
C’est un jour d’élections professionnelles dans l’usine de la Monnaie de Paris. Mais ça ne change rien, le visiteur est frappé par le calme et le silence qui règne entre les murs épais. Ici, on fabrique des pièces de monnaie par centaines de millions, on produit de l'argent.
L'usine de Pessac près de Bordeaux
Pessac est l’usine d’une entreprise publique moderne et compétitive, forte d’un savoir-faire qui permet à ses ouvriers, techniciens et cadres de remporter aussi des marchés internationaux et de produire les monnaies de 40 pays : des euros grecs au Riyal saoudien, sans oublier les euros français, et les derniers francs. Ceux d’Afrique et ceux du Pacifique. Ce jour-là, les pièces produites arboraient côté face, l’effigie de la République française et côté pile, les symboles de la Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie française.
Monnaie de Paris, production française
Des dizaines de machines à sous. Des pièces de 100 francs Pacifique qui tombent par milliers – depuis 1973, elles sont produites dans l’usine de la monnaie de Paris à Pessac – qui en plus de frapper 800 millions d’euros et les pièces d’une quarantaine de pays livre chaque année une pluie de 10 millions de pièces, de francs Pacifiques pour la Polynésie, Wallis-et-Futuna et la Nouvelle-Calédonie. La qualité et la composition des pièces sont scrupuleusement vérifiées et contrôlées. "Les pièces de Francs Pacifique contiennent du cuivre, du nickel et du zinc. Il peut y avoir jusqu'à 25 % de nickel. Les alliages de cuivre et de nickel sont antibactériens, ce qui est intéressant pour l'hygiène" indique Jérome Guillemet, le responsable-qualité du site de Pessac. Autre avantage, la durée de vie des pièces est de plusieurs années contre moins d'un an pour les billets de banque. Dans les pièces, les francs Pacifique, le cuivre est chilien ou bulgare, le nickel est calédonien produit par la SLN et Eramet, mais aussi russe ou coréen, l'acier est français ou italien car l’usine de Pessac doit affronter la concurrence, optimiser ses coûts et sa qualité et se soumettre à des appels d’offres.
Un travail d'orfèvre
Dans ses bureaux, dans ses ateliers, la monnaie de Paris ne fait pas que frapper les pièces, elle les conçoit entièrement du dessin à la gravure, un travail d’orfèvre et d’artisan. Les outillages des francs Pacifiques sont des œuvres d’art. Ils ont été conçus pour certains en 1930 et depuis ils servent toujours. Seul le millésime est modifié chaque année, précise Nicolas Cozon, l'orfèvre-graveur de la Monnaie de Paris : "Il y a deux revers, un Polynésie et l’autre Nouvelle-Calédonie. Chaque année, on change le millésime et on va le coupler avec l’un ou l’autre des revers. La face est à l’effigie de Marianne et de la République française."
Pessac-Dunkerque-Nouméa-Papeete
Des camions banalisés et sous surveillance de la gendarmerie vont transporter les précieux sacs de monnaie et leurs centaines de milliers de Francs Pacifique jusqu’au port de Dunkerque. Après la longue route maritime vers le Pacifique Sud, dans quelques semaines, de nouveaux Francs Pacifique flambant neuf feront leur apparition en Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna et en Polynésie française.La plus vieille entreprise du monde est française – la monnaie de Paris a été fondée par le roi Charles II en l’an 864. Aujourd’hui, la machine à sous de l’État protège ses euros et ses francs Pacifique derrière les hauts murs d’une usine aux allures de coffre-fort – Pessac, un « château-fort » français dans le Bordelais.
Reportage dans l'usine des Francs Pacifique à Pessac, en Gironde
(Alain Jeannin et Nordine Bensmail, montage Yasmina Kherfi, mixage Valère Maison)