Selon le gouvernement britannique, hôte de la conférence climat, la déclaration commune sera adoptée par plus de cent pays abritant 85 % des forêts mondiales, dont la forêt amazonienne au Brésil.
L'initiative, qui bénéficiera d'un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars (16,5 milliards d'euros), est essentielle pour parvenir à l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, selon le Premier ministre britannique, Boris Johnson.
"Ces formidables écosystèmes fourmillants, ces cathédrales de la nature, sont les poumons de notre planète", absorbant une part importante du carbone rejeté dans l'atmosphère, doit-il dire mardi selon ses services.
Les forêts "sont essentielles à notre survie même", doit-il ajouter. Pourtant, elles sont en train de reculer au "rythme alarmant" de vingt-sept terrains de football chaque minute.
Parmi les signataires figurent le Brésil et la Russie, pays pointés du doigt pour l'accélération de la déforestation sur leurs territoires, ainsi que les États-Unis, la Chine, l'Australie ou la France.
Ambitions du Brésil
Le gouvernement brésilien, sous le feu des critiques pour sa politique environnementale, a d'ailleurs annoncé lundi à l'occasion de la COP26 des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de CO2 et de lutte contre la déforestation.
"Nous présentons un objectif climatique plus ambitieux, passant de 43 % à 50 % d'ici 2030" de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et "de neutralité carbone d'ici 2050", a annoncé le ministre brésilien de l'Environnement, Joaquim Leite.
La militante suédoise Greta Thunberg a exhorté les dirigeants réunis pour la COP26 à agir et à cesser leur "bla bla", lors d'une manifestation à Glasgow.
Les patrons de plus de trente institutions financières comme Aviva ou Axa vont de leur côté s'engager à ne plus investir dans les activités liées à la déforestation, selon Downing Street.
Actuellement, près d'un quart (23 %) des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent d'activités comme l'agriculture ou l'industrie forestière.
Le nouvel engagement contre la déforestation fait écho à la "Déclaration de New York sur les forêts" de 2014, quand de nombreux pays s'étaient engagés à diviser par deux la déforestation en 2020 et d'y mettre fin en 2030.
Mais pour des ONG comme Greenpeace, l'objectif de 2030 est beaucoup trop lointain et donne le feu vert à "une décennie supplémentaire de déforestation".
Engagement attendu
Cet engagement intervient au lendemain de la harangue du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à "sauver l'humanité", devant quelque 120 dirigeants et des milliers de délégués et d'observateurs réunis à Glasgow pour une conférence de deux semaines.
"Assez de nous tuer nous-mêmes avec le carbone. Assez de traiter la nature comme des toilettes. Assez de brûler et forer et extraire toujours plus profond. Nous creusons nos propres tombes", avait martelé Antonio Guterres à l'ouverture de la COP26.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte du sommet, avait quant à lui mis en garde contre la colère "incontrôlable" des jeunes générations que provoquerait un échec de cette COP26, six ans après l'accord de Paris.
Mauvais signe venu de Rome : lors du sommet du G20 ce week-end, les grandes économies de la planète, responsables de près de 80 % des émissions mondiales, n'ont pu s'accorder sur une date précise pour cette neutralité carbone, évoquant "le milieu du siècle".