28 ans de prison pour Mamodtaky

Septembre 2009 Mamod Abass Mamodtaki sort de la prison de Domenjod
A l'issue d'un procès en appel marathon, la cour d'assises de Créteil a tranché cette nuit: Mamodtaky écope d'une peine moins lourde que lors de son premier passage devant la justice.
 
 

28 ans de prison dont une peine de sûreté de 15 ans, c'est le verdict de la cour d'assises du Val-de-Marne qui jugeait Mamodtaky Mamod Abasse en appel. Après plus de 10 heures de délibéré, les jurés n'ont pas suivi le réquisitoire de l'avocat général qui avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité. 


Ce second procès aura été légèrement plus favorable à Mamodtaky, désigné par l'accusation comme le deus ex machina du massacre commis à Madagascar en 2001, qui avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Paris en 2010.

L'accusé a écouté le verdict, tête baissée, le visage enfoui dans une main. Quelques heures plus tôt, sa défense tirant à boulets rouges sur une "procédure pourrie" et menée selon elle, exclusivement à charge, avait réclamé l'acquittement après plus de trois semaines de débats.



Le 22 avril 2001, alors qu'ils participaient à une réunion de famille dans la banlieue d'Antananarivo, les membres de la famille Remtoula, des Français d'origine indo-pakistanaise, avaient soudain vu faire irruption trois hommes armés qui avaient ouvert le feu. La tuerie avait provoqué un grand émoi dans la communauté des "karanas", Malgaches d'origine indo-pakistanaise, musulmans chiites, dont la plupart ont choisi la nationalité française à l'indépendance de la Grande Ile.



Avec en toile de fond la corruption et les luttes pour le pouvoir à Madagascar, cette affaire à rebondissements venait pour la troisième fois devant la justice française, après un premier procès avorté pour vice de forme à Saint-Denis-de-la-Réunion en 2009, puis la condamnation de Mamode Mamodtaky à la prison à vie à Paris en 2010.