Mango contrainte de renommer sa gamme de bijoux "esclaves"

La marque de prêt-à-porter Mango a mis en vente sur son site Internet français une gamme de bijoux nommée "esclave". Suite au lancement d'une pétition pour son retrait, elle évoque une simple "erreur de traduction" et a opté pour un changement d'appellation
Une gamme de bijoux nommée "esclaves". Voilà l'idée saugrenue qu'à eu la marque espagnole de prêt-à-porter et accessoires Mango. Les bijoux en question ont été mis en vente sur le site Internet français de la marque.
Un "collier style esclave", ressemblant à une chaîne à maillion ou encore un bracelet "esclave tressé " possiblement inspiré de menottes étaient ainsi proposées à la vente jusqu'à ce lundi marin.
L'appellation de la gamme n'a pas été sans susciter de réactions. "L'esclavage n'est pas un style!" se sont ainsi indignées les comédiennes Aissa Maïga, et Sonia Rolland, ainsi que l'éditorialiste Rokhaya Diallo. Toutes les trois ont publié une tribune sur le site Le plus du Nouvel obs pour dénoncer l'opération de Mango. Elles ont également lancé une pétition, signée par près de 4 000 personnes, demandant le retrait de ces produits.
 

 Erreur de traduction selon Mango

 
"En choisissant délibérément de faire de l’esclavage une banale tendance de mode, l’entreprise Mango banalise des tragédies qui ont traversé l’histoire de l’humanité et qui frappent encore aujourd’hui des millions d’êtres humains dans le monde", écrivent les auteures de la tribune. " La réduction de ce crime contre l’humanité à un ornement décoratif constitue de la part de Mango un grave manquement à l’éthique qu’une telle marque devrait porter. L’esclavage n’est pas un "style" pour fashionistas en mal de sensations fortes, ni un créneau commercial. C’est un drame dont il faut respecter la gravité", ajoutent-elles.
 
Pour faire face à la polémique, la marque s'est dédouanée de toute responsabilité via son compte Twitter et évoque une simple "erreur de traduction".
 Le terme "esclava" en espagnol se traduit effectivement en Français par "esclave", mais aussi par "gourmette". Aucune excuse n'a suivi cette explication jugée un peu courte pour bon nombre d'internautes.



Le précédent Adidas

Cette polémique n'est pas sans rappeler le scandale causé aux Etats-Unis par la présentation  par Adidas de baskets ornées de chaînes en plastiques à  attacher aux chevilles. Une allusion un peu trop prononcée aux fers des esclaves au goût de nombreux Afro Américains qui ont manifesté leur colère. Face au tollé, la marque n'a jamais commercialisé ses sneakers. 

De ce coté-ci de l'Atlantique, pour tenter de mettre fin à la polémique, Mango a renommé sa gamme ce lundi matin. Ainsi elle propose désormais ces bijoux sous l’appellation plus sobre de collier, ou bracelet tressé. Pour les trouver, rien de plus simple: il suffit d'entrer le mot "esclave" dans le moteur de recherche du site de la marque…