Vente aux enchères de la bague de fiançailles de Joséphine de Beauharnais dimanche à Fontainebleau

La bague de fiançailles offerte en 1796 par Napoléon Bonaparte à Joséphine de Beauharnais, native de Martinique, sera l'une des stars d'une grande vente aux enchères organisée ce dimanche à Fontainebleau  par la maison Osenat.
D'un diamètre de 18 mm, cette bague en or ornée d'un diamant et d'un saphir taillés en poire, disposés "en toi et moi" est estimée entre 8.000 et 12.000 
euros. "A l'époque, Bonaparte a très peu d'argent. La bague est d'une simplicité à toute épreuve", explique Jean-Christophe Chataignier, directeur du département souvenirs historiques chez Osenat.
 

Avant la campagne d'Italie

Le 24 février 1796, Bonaparte annonce ses fiançailles avec Joséphine, veuve d'Alexandre de Beauharnais.
Il l'épouse civilement le 9 mars, 
 juste avant de prendre le commandement de la campagne d'Italie. Le bijou provient de la collection du prince Victor Napoléon (1862-1926), petit-fils de deux rois. Il a eu pour grands-pères le dernier frère de Napoléon, Jérôme, roi de Westphalie, et Victor-Emmanuel II, roi d'Italie. C'est lui qui a hérité d'une grande partie des souvenirs familiaux liés à Napoléon, précise Jean-Christophe Chataignier.  Autre pièce importante de la vente, un portrait en pied du duc de Reichstadt, le fils de Napoléon 1er et de Marie-Louise, à l'âge de douze ans.  Il est vêtu d'un uniforme blanc du 1er régiment d'infanterie impériale autrichienne que lui avait offert son grand-père maternel pour son anniversaire.

 
L'exposition publique des objets a lieu jusqu'à dimanche à Fontainebleau. La vente aura lieu dimanche à partir de 14H30
Joséphine, la créole martiniquaise
Joséphine de Beauharnais est née Tascher de la Pagerie, en 1763 aux Trois-Ilets, en Martinique. Elle est issue d'une famille de riches colons martiniquais, qui exploitent une plantation de cannes à sucre sur laquelle travaillent plus de trois cents esclaves africains. Elle quitte la Martinique en 1779 pour Paris ou elle épouse Alexandre de Beauharnais. Elle regagne la Martinique entre 1788 et 1790 après la Révolution. Emprisonnée quelques mois en 1794 avec son mari qui est guillotiné en juillet, elle retrouve la liberté et fréquente les salons parisiens. Elle devient la maîtresse de Barras, puis rencontre et épouse en 1796  le général Bonaparte, âgé de 27 ans et déjà auréolé de gloire.  Au nom des intérêts financiers de sa famille et des autres colons, Joséphine aurait oeuvré auprès du puissant Napoléon Bonaparte pour obtenir, en 1802, le rétablissement de l'esclavage dans les colonies, aboli par les révolutionnaires en 1793. En Martinique, la figure de Joséphine est extrêmement controversée. Sa statue en marbre érigée place de la Savane à Fort de France a été de nombreuses fois décapitée ou couverte de peinture rouge. 
En 1804, elle devient impératrice, mais ne parvenant pas à donner de descendant à Napoléon, qui lui reproche également son caractère volage, elle est contrainte d'accepter le divorce par consentement mutuel en 1809. Elle meurt en 1814 dans son domaine de la Malmaison.